Kinshasa, 20 avril 2025- Samedi, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a lancé une bombe politique : des poursuites sont engagées contre l’ancien président Joseph Kabila pour haute trahison, soupçonné de soutenir les rebelles du M23 et de l’AFC, appuyés par l’armée rwandaise. Une décision sans précédent dans l’histoire récente du pays.
L’ordre a été adressé à l’auditeur général des FARDC et au procureur près la Cour de cassation. Joseph Kabila, resté au pouvoir pendant 18 ans, pourrait désormais comparaître pour son implication présumée dans le conflit qui ravage l’Est du pays. Une page s’ouvre, lourde de conséquences politiques et judiciaires.
Dans le même élan, tous les biens de l’ancien président, tant mobiliers qu’immobiliers, sont désormais sous le coup d’une saisie. Une mesure qui marque la volonté du gouvernement d’aller jusqu’au bout dans cette affaire qualifiée de « trahison contre la nation ».
Tous les cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement, parti de Kabila, sont frappés par des restrictions de déplacement. Objectif : empêcher toute fuite ou destruction de preuves. La justice resserre l’étau autour du camp kabiliste.
Ce coup de théâtre intervient alors que l’Est du pays reste en proie aux violences meurtrières du M23 et de l’AFC. Kinshasa accuse désormais l’ancien président de complicité dans cette guerre, qui a déjà causé des milliers de morts et des millions de déplacés.
Dans un second communiqué, le ministre de l’Intérieur a suspendu les activités du PPRD sur toute l’étendue du territoire. Le message est clair : aucune complaisance ne sera tolérée envers ceux soupçonnés de collaborer avec les agresseurs de la nation.
Arrivé à Goma le 18 avril, en pleine zone de conflit, Kabila a affirmé vouloir aider à résoudre la crise. Mais pour le pouvoir en place, sa présence sur un territoire contrôlé par les rebelles est une preuve troublante de collusion.
La majorité présidentielle crie à la trahison, tandis que le PPRD dénonce une chasse aux sorcières. Pour Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, la justice doit suivre son cours : « On attend de voir. » Mais une chose est certaine : la RDC entre dans une phase politique explosive.