Kinshasa, 21 avril 2025- C’est un coup de tonnerre sur la scène politique congolaise. Le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a officiellement annoncé la suspension du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila. Une décision choc, justifiée par de « graves informations » reliant le PPRD à des réseaux armés dans l’Est du pays.
Dans un entretien exclusif accordé au journal Afrique de TV5 Monde, Shabani ne mâche pas ses mots : “Nous avons malheureusement une multitude d’informations et des faits qui cristallisent l’ancien président Joseph Kabila, qui est leader du PPRD, a des accointances avec le M23 et le RDF. Il a plusieurs fois séjourné à Kigali”. Des propos lourds de sens, alors que Kinshasa accuse depuis des mois le Rwanda de soutenir le M23.
Ces révélations viennent durcir davantage la ligne du gouvernement congolais face à ce qu’il qualifie de « complicités internes » dans l’agression du pays. Shabani insiste : “Ce sont ces éléments réunis, séjours à Kigali, échanges suspects, et faisceaux d’informations qui ont motivé la suspension des activités du PPRD sur toute l’étendue du territoire”.
Dans la foulée, Constant Mutamba, ministre de la Justice, a confirmé l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et d’autres cadres du Front commun pour le Congo (FCC), coalition politique issue du PPRD. Une première dans l’histoire politique du pays à l’égard d’un ancien chef de l’État.
Face à cette tempête, le PPRD crie à la manipulation. Le parti rejette catégoriquement les accusations, dénonçant une « chasse aux sorcières » et une volonté de « neutraliser l’opposition par des moyens autoritaires ». Mais la machine judiciaire semble désormais enclenchée.