Kinshasa, 23 avril 2025- Le 22 avril, l’Accor Arena de Paris n’était pas seulement une salle de concert, mais le théâtre d’un élan collectif pour la paix en République démocratique du Congo. À guichets fermés, devant plus de 11 000 spectateurs, une trentaine d’artistes francophones ont uni leurs voix pour dénoncer la violence et appeler à la solidarité. Un concert inédit, autant par sa forme que par sa portée.
Sur scène, les figures majeures de la scène francophone se sont succédé sans relâche : Gims, couronné aux dernières Victoires de la musique, Fally Ipupa en symbole de l’unité congolaise, et Soolking, l’un des plus attendus. “Ça montre que la musique peut rassembler tout le monde, et surtout pour de nobles causes”, a-t-il lancé entre deux morceaux, galvanisant une foule déjà en fusion.
Un concert, un cri pour un Congo indivisible
La scène s’est transformée en tribune. Drapé dans le drapeau congolais, Fally Ipupa a lancé un appel fort : “Faites du bruit pour le Congo indivisible !” Un cri repris en chœur par le public, entre ferveur patriotique et émotion brute. Plus qu’un show, sa performance a résonné comme un manifeste.
Dès les premières notes, les spectateurs ont brandi les couleurs bleu, rouge et jaune. Des familles entières, des jeunes, des aînés — tous unis dans un même espoir : que la paix revienne à l’Est du Congo. L’ambiance, tantôt festive, tantôt solennelle, a épousé les contours du message porté par les artistes.
Youssoupha, Singuila, Gazo, Moïse Mbiye, Sidiki Diabaté… Tous ont chanté, parlé, supplié même. “On n’a pas besoin de la guerre pour répandre la paix tous ensemble”, a plaidé le musicien malien. Chaque intervention, chaque mot, semblait avoir été pesé pour toucher au cœur et éveiller les consciences.
Aucun cachet, aucun contrat. Les artistes étaient là, simplement, parce que la cause les appelait. “Ils sont plus qu’impliqués, ça fait vraiment sens pour eux”, ont expliqué les organisateurs. Une sincérité rare dans une industrie souvent critiquée pour son individualisme.
“Free Congo”, le chant d’alerte qui a tout lancé
Ce concert est l’aboutissement d’une mobilisation née dans les studios : le titre Free Congo, lancé deux mois plus tôt par Damso, Ninho et Gradur, avait déjà semé les graines d’une révolte artistique. Ce soir-là, ces graines ont fleuri sur scène, portées par une énergie collective.
L’Accor Arena a vibré pour le Congo, mais c’est bien au monde entier que ce concert s’adressait. Une déclaration d’humanité, chantée, rappée, scandée, pour rappeler que la musique, quand elle s’ancre dans la réalité, peut devenir une arme douce mais puissante. Celle des consciences éveillées.