Kinshasa, 23 avril 2025- Depuis plusieurs jours, les rebelles du M23 réapparaissent dans le paysage instable de Walikale, au Nord-Kivu. Leur objectif semble clair : reconquérir la localité de Luberike, qu’ils avaient quittée il y a quelques semaines. Ce retour progressif se traduit par une consolidation visible de leurs positions et un renforcement militaire autour de cette zone stratégique, selon des témoins locaux.
Le retrait de Walikale-centre à la mi-mars n’était visiblement qu’une manœuvre tactique. Des sources locales indiquent que depuis, le M23 a discrètement réinjecté hommes et matériel dans le secteur, notamment à Luberike. Ce redéploiement progressif ravive les craintes d’une nouvelle offensive d’envergure dans un territoire où chaque accalmie semble fragile.
La tension est montée d’un cran le mardi 22 avril, lorsque des combats violents ont éclaté entre les forces locales Wazalendo et les rebelles AFC/M23 sur l’axe Kibati-Kibua. À Mikumbi et Miba, les armes ont parlé. Les Wazalendo auraient tenté de freiner une avancée du M23 vers Kibua, un point névralgique du territoire de Walikale.
Au cœur des échanges de tirs, les populations civiles paient une fois de plus le prix fort. Plusieurs villages, dont Mikumbi, Miba et Kashebere, ont été en partie vidés de leurs habitants, fuyant l’intensité des affrontements. Même si un calme précaire a été constaté ce mercredi matin, personne ne parle encore de retour à la normale.
La situation reste tendue, et les récents événements rappellent que la paix dans cette région de l’Est congolais demeure extrêmement fragile. Chaque mouvement du M23 s’accompagne d’incertitude, de violences et de déplacements, laissant planer une question douloureuse : combien de temps encore les civils devront-ils fuir pour survivre ?