Kinshasa, 24 avril 2025- L’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, sort de son silence avec virulence après le réquisitoire du ministère public qui a requis 20 ans de servitude pénale contre lui et ses coaccusés, dans l’affaire du détournement présumé des fonds alloués au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Réagissant sur son compte X, ce jeudi, le président du parti Leadership pour la bonne gouvernance et le développement (LGD) fustige ce qu’il qualifie de « parodie de justice ».
“Je remercie des millions de Congolais qui m’apportent leur soutien face à cette parodie de justice théâtralisée à outrance par la Cour constitutionnelle au travers la violation de la Constitution, des lois du pays et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. La vérité finira par triompher”, écrit-il, visiblement déterminé à faire entendre sa version des faits.
Augustin Matata Ponyo, qui a suspendu sa participation aux audiences de la Cour constitutionnelle, estime que son immunité parlementaire n’a jamais été levée en bonne et due forme. Il affirme d’ailleurs que sa position est soutenue par le président de l’Assemblée nationale, qui avait rappelé à la Cour la nécessité de respecter les procédures légales en matière de poursuites contre un député.
Le procès, qui tient en haleine l’opinion publique congolaise, concerne également deux autres prévenus de haut rang : l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, et l’homme d’affaires sud-africain Christo Grobler. Tous sont accusés d’avoir participé au détournement de plus de 200 millions de dollars destinés au projet de Bukanga-Lonzo, lancé sous le régime Kabila.
Le verdict est attendu pour le 14 mai prochain. D’ici là, Matata Ponyo continue de se présenter comme une victime politique, ciblée par une justice qu’il accuse d’avoir dévié de son rôle impartial au profit d’un acharnement programmé.