Kinshasa, 01 mai 2025- La ville d’Uvira, au Sud-Kivu, a une nouvelle fois été le théâtre de violents affrontements ce jeudi. Dès 5 heures du matin, des tirs nourris ont éclaté entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les combattants Wazalendo, pourtant leurs alliés contre l’agression du M23. Les combats ont débuté à Kasenga avant de se propager aux collines surplombant la ville.
“C’est depuis 5h00 qu’ils ont commencé à Kasenga, et puis c’est dans les collines surplombant Uvira qu’on entend les tirs”, a témoigné Kiza Tiniko, président des jeunes d’Uvira à Actualité.cd. Le calme n’est revenu au centre-ville qu’en fin de matinée, bien que les échanges de tirs se soient poursuivis dans les hauteurs environnantes. Les quartiers de Kakombe et Kasenga, déjà sous haute tension depuis la veille, ont été particulièrement touchés par ces affrontements.
Un climat de méfiance s’installe entre les forces loyalistes et ces groupes d’autodéfense qui s’étaient pourtant engagés à combattre ensemble l’ennemi commun. Une source locale confie. “C’est depuis la soirée d’hier qu’on a assisté au déploiement massif des militaires FARDC à Kakombe et Kasenga. Et depuis ce matin, les échanges de tirs avec les Wazalendo ont commencé.” Ces tensions fragilisent la coordination des efforts sécuritaires dans une ville désormais stratégique.
Uvira, devenue le siège provisoire des institutions provinciales après la chute de Bukavu aux mains de l’AFC/M23, est aujourd’hui le symbole d’un front intérieur fracturé. Alors que la menace extérieure reste bien présente, les dissensions entre alliés sur le terrain viennent compliquer une situation déjà explosive. En cause, des rivalités croissantes autour du contrôle des positions stratégiques dans et autour de la ville.
La population, déjà épuisée par des années de conflit, redoute une spirale d’instabilité interne au moment où l’unité devait être la priorité. Ces accrochages à répétition entre FARDC et Wazalendo posent une question cruciale. Jusqu’à quand les alliances de circonstance résisteront-elles à la pression du terrain et à l’absence de coordination centralisée ?