Kinshasa, 16 mai 2025- Alors que le ministre de la Justice Constant Mutamba est déjà visé par des soupçons de détournement dans le cadre du projet de construction d’une prison à Kisangani, une nouvelle correspondance suscite la polémique. Le ministère de la Justice a récemment sollicité 450 000 dollars auprès du ministre du Budget pour financer les enquêtes et les poursuites contre l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie.
A en croire nos confrères de Neo Africa, le détail des dépenses prévues soulève des interrogations. Un montant de 50 000 USD demandé pour l’organisation des procès, 130 000 USD pour l’identification des biens à saisir, 70 000 USD pour la collecte des faits infractionnels, 50 000 USD pour la communication médiatique, et 150 000 USD pour les frais opérationnels liés aux audiences foraines. Cette ventilation budgétaire, jugée inhabituelle par certains observateurs, intervient dans un climat politique déjà tendu autour du traitement du dossier Kabila.
Des voix s’élèvent au sein de la société civile et du milieu juridique pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de la justice, mêlée à une gestion opaque des finances publiques. La simultanéité de cette requête avec l’affaire des 39 millions de dollars présumés détournés pour la prison de Kisangani jette un doute sur la sincérité des intentions du ministre Mutamba.
Dans ce contexte, plusieurs analystes appellent à un audit indépendant sur les fonds mobilisés dans les affaires judiciaires d’envergure nationale. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de faire éclater la vérité autour de l’ancien président, mais aussi de garantir la transparence et la crédibilité des institutions judiciaires congolaises.