Kinshasa, 10 mai 2025 – Plusieurs figures de l’opposition congolaise, parmi lesquelles Moïse Katumbi, Zoé Kabila et Richard Muyej, montent au créneau contre ce qu’ils qualifient de « persécution politique ». Dans une lettre ouverte adressée à la communauté internationale, ces opposants dénoncent le refus du gouvernement de renouveler leurs passeports, y voyant une volonté manifeste de les empêcher de s’exprimer au-delà des frontières du pays.
“Le gouvernement congolais refuse de renouveler les passeports de plusieurs personnalités de l’opposition, dont nous faisons partie. Cette décision n’a aucune base légale”, peut-on lire dans cette déclaration conjointe. Pour eux, il ne s’agit pas d’un simple dysfonctionnement administratif, mais d’un acte délibéré visant à les museler. “C’est une attaque ciblée contre nos libertés, un acte de répression politique qui ne peut être toléré”, poursuivent-ils.
Ces leaders dénoncent une stratégie du pouvoir visant à limiter leur présence sur la scène internationale, en entravant leur liberté de circulation. Ils accusent Kinshasa de transformer un document fondamental, le passeport, en « outil de contrôle politique », violant ainsi les principes constitutionnels et les engagements internationaux de la RDC.
Dans leur plaidoyer, ils rappellent que la liberté de mouvement est consacrée aussi bien par la Constitution congolaise du 18 février 2006 que par les textes internationaux. “La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien”, rappellent-ils, citant également la Charte africaine des droits de l’homme.
Les opposants appellent l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne à condamner ces pratiques. “Nous demandons à la communauté internationale de faire pression pour la levée immédiate des restrictions sur le renouvellement de nos passeports, et à défaut, de prendre des sanctions contre les officiels congolais responsables de cette persécution”, exigent-ils.
Dans ce bras de fer, la pression s’intensifie aussi sur le plan juridique. L’avocat de Moïse Katumbi et d’Olivier Kamitatu, Mike Mukebayi, a adressé une correspondance officielle au vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, dénonçant la lenteur « discriminatoire » du processus de renouvellement de ces documents.
Cette lettre s’inscrit dans une série d’actions de l’opposition visant à alerter l’opinion sur ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire » du régime en place. Pour ces leaders, cette situation reflète une gouvernance qui « craint la vérité et fuit le débat démocratique ».