Kinshasa, 09 juin 2025- Une nouvelle crise diplomatique secoue la région. Le Rwanda a officiellement annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), déclenchant un regain de tension avec la République démocratique du Congo. Cette décision, confirmée dimanche 8 juin, intervient dans un climat déjà lourd, alors que les efforts de paix pour mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC stagnent.
Selon Radio Okapi, du côté des négociations, les avancées sont au point mort. Le processus de Washington, qui cherche à rapprocher Kinshasa et Kigali, reste en suspens malgré la rédaction d’un projet d’accord révisé prenant en compte les exigences des deux parties. Des délégations d’experts rwandais et congolais sont attendues à Washington cette semaine, en vue d’une rencontre des ministres des Affaires étrangères pour valider une base commune de discussion.
Parallèlement, à Doha, où la médiation qatarie pilote un autre round de négociation entre le gouvernement congolais et la rébellion M23/AFC, les pourparlers piétinent. Après 32 jours de discussions sans avancée significative, les délégués rebelles ont quitté la capitale qatarie pour regagner Goma, laissant le dialogue suspendu.
Selon des sources proches du dossier, la médiation qatarie espère néanmoins une reprise prochaine des discussions. Celle-ci serait centrée sur les causes profondes du conflit et la proposition de sortie de crise élaborée par le Qatar, à condition que les deux camps parviennent à s’entendre sur les préalables encore en débat.
L’une des raisons principales du retrait rwandais réside dans la prolongation du mandat de la Guinée Équatoriale à la tête de la CEEAC. Lors du sommet du 7 juin à Sipopo, la présidence tournante, qui devait revenir à Kigali, a été maintenue en faveur de Malabo pour une année supplémentaire, au motif du différend persistant entre le Rwanda et la RDC.
Le gouvernement rwandais dénonce ce qu’il qualifie « d’instrumentalisation politique » de l’organisation par Kinshasa, avec la complicité de certains États membres. Ce retrait fragilise davantage le climat régional, au moment où les efforts de désescalade peinent à convaincre les parties à s’engager pleinement vers un accord de paix durable.