Kinshasa, 16 juin 2025 – À peine libérés, plusieurs anciens détenus font désormais l’objet d’une traque judiciaire. En cause, la décision du ministre de la Justice, Constant Mutamba, qui avait autorisé la libération massive de prisonniers à travers le pays. Cette initiative, présentée comme humanitaire, ne fait pas l’unanimité. Le procureur général de la République vient de la désavouer formellement, estimant qu’elle enfreint les règles légales en vigueur.
Dans une note officielle transmise aux services compétents, le procureur a donné des instructions fermes. “Je vous instruis instamment d’intensifier les recherches de ces hors-la-loi”, écrit-il, considérant que les détenus concernés ont quitté les établissements pénitentiaires sans base légale valable. Il exige leur réincarcération sans délai.
La majorité des personnes visées proviennent de la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Cette maison carcérale, tristement célèbre pour sa surpopulation et ses conditions de détention précaires, a récemment enregistré une série d’évasions et de libérations controversées. Selon le ministère public, ces libérations ne relèvent pas d’une procédure régulière et compromettent la sécurité publique.
Le procureur s’inquiète d’autant plus que plusieurs de ces anciens détenus sont poursuivis pour des crimes graves, notamment meurtres, actes de torture, atteintes à la sûreté de l’État ou encore vols à main armée. “Ces individus représentent un réel danger pour la société”, a-t-il martelé, en appelant à une coordination urgente entre forces de l’ordre et autorités judiciaires.
Face à cette situation explosive, l’appareil judiciaire est mis sous tension. Le retour à l’ordre nécessitera une mobilisation totale pour rectifier ce que certains qualifient déjà d’ « erreur politique ». La polémique autour de cette décision ministérielle pourrait rapidement devenir un nouveau front de crise pour le gouvernement.