Kinshasa, 07 juillet 2025- Lors d’une matinée politique organisée dimanche au siège de l’UDPS à Kinshasa, Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel, a pris la parole pour défendre l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda sous la médiation des États-Unis. Face à la vague de critiques venues d’une frange de la classe politique congolaise, Kabuya a rejeté catégoriquement les accusations de « trahison » portées contre le président Tshisekedi. Selon lui, s’opposer à cet accord revient à soutenir la poursuite du conflit meurtrier dans l’Est du pays.
“L’accord est clair dès le début dans son préambule et je ne sais pas pourquoi les gens parlent de la trahison ? Non, les traîtres ce sont eux qui tenaient coûte que coûte que le Rwanda nous ravisse nos terres et notre souveraineté. […] Cet accord favorise le dialogue, un climat de paix”, a-t-il martelé, estimant que ses détracteurs sont mus par des intentions politiciennes et non patriotiques.
Derrière cette contestation, Augustin Kabuya pointe directement l’ancien président Joseph Kabila, qu’il accuse d’être le parrain de la rébellion AFC/M23. Selon lui, les critiques de l’accord seraient une manœuvre pour déstabiliser le pays et préparer un éventuel retour au pouvoir de l’ancien chef de l’État. “Ils s’attendaient à ce que ce pays soit en feu pour voir dans quelle mesure remettre Joseph Kabila au pouvoir”, a-t-il affirmé devant les militants.
Il n’a pas épargné Thomas Luhaka, auteur d’une lettre ouverte dénonçant l’accord. Kabuya remet en cause son objectivité en soulignant ses liens familiaux avec l’ancien régime. “Thomas Luhaka est le gendre de Maman Sifa […] Ne les suivez pas, ce sont des larmes de crocodile, ils n’ont aucun bon projet sur le Congo si ce n’est de piller le Congo”, a-t-il lancé, visiblement déterminé à décrédibiliser toute opposition à l’accord.
Pour le secrétaire général de l’UDPS, les termes de l’accord constituent un pas décisif vers la paix, avec des engagements sur la fin des hostilités, le désarmement des groupes armés non étatiques et un mécanisme conjoint de sécurité. Il s’étonne donc des attaques à l’encontre d’un texte qui, selon lui, met fin à une décennie d’inefficacité diplomatique. “Cet accord a fait pleurer Kagame, si c’était en sa faveur, aurait-il pleuré ?”, a-t-il ironisé.
Le document, signé le 27 juin sous l’égide de l’administration Trump, est présenté par ses soutiens comme un tournant historique pour la stabilisation de l’Est de la RDC. Si les négociations RDC-Rwanda ont été pilotées par les États-Unis, celles entre Kinshasa et le M23 seront désormais confiées au Qatar, conformément aux termes du texte.