Kinshasa, 18 juillet 2025- Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a réaffirmé la position du gouvernement concernant le maintien des élèves enceintes dans les établissements scolaires. C’était à l’occasion d’un briefing spécial organisé ce jeudi 17 juillet, en marge du cinquième anniversaire de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER).
Patrick Muyaya a souligné que cette question sensible interpelle à la fois les traditions, les perceptions culturelles et les convictions idéologiques. Il a appelé l’opinion publique à faire preuve de recul et à dépassionner le débat.
« On ne peut pas punir doublement une fille mineure parce qu’elle est tombée enceinte. Et qu’en est-il de son bourreau ? Car il se peut que la fille soit une victime. L’État n’encourage pas qu’une fille mineure tombe enceinte. Mais il y a, d’une part, les droits qui lui sont garantis par la loi, et d’autre part, les engagements internationaux pris par la RDC en matière de protection de l’enfant », a-t-il déclaré.
Malgré les critiques de certains acteurs politiques, religieux et défenseurs des droits humains, le gouvernement a maintenu sa décision de permettre aux élèves enceintes de poursuivre leur scolarité.
L’Église catholique, pour sa part, s’est opposée à cette mesure. Dans une correspondance officielle, le coordonnateur national des écoles conventionnées catholiques a instruit les directeurs provinciaux, diocésains et les conseillers résidents de ne pas l’appliquer.
D’autres voix se sont également élevées contre cette décision, la qualifiant d’atteinte à la morale. Les opposants invoquent notamment la loi n°09/001 du 10 janvier 2009, qui fixe l’âge du consentement sexuel à 18 ans en République démocratique du Congo.