Lubumbashi,8 Juillet 2022- Les conditions de détention dans plusieurs maisons carcérales en République démocratique du Congo, demeurent de plus en plus préoccupantes et la prison de Mitwaba n’en fait pas exception.
La prison dans ce territoire de la province du haut-katanga demeure un véritable mouroir en lieu et place d’être un centre de rééducation. Le dernier cas de mort de détenu a été enregistré le mercredi 6 Juillet dernier.
D’après Jeef Mbiya membre du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de la justice ( RRSSJ) ce détenu a été retrouvé sans vie après une courte maladie sans être soigné la quelle a été caractérisée par la famine.
» Poursuivi pour dans une affaire présumée de meurtre depuis le 04 Avril 2022 par le parquet secondaire de Mitwaba, le détenu Nkulu wa Maninga a été retrouvé sans vie , vers 3h de ce Mercredi 06 juillet 2022 dans sa cellule de la Prison du territoire de Mitwaba à plus de 450 km de la ville de Lubumbashi, suite à une maladie accentuée par la faim et ce n’est pas le premier cas enregistré. Le défunt est parmi les 13 détenus qui attendaient être renvoyés devant leur juge naturel au Parquet près le tribunal de grande instance de Kipushi à plus de 500 km du lieu de la commission des faits » Rapporte Jeef Mbiya à enquete.cd.
Pour sa part, le directeur de prison de ce lieu de détention révèle que c’est depuis Avril 2021, que la prison de Mitwaba a été ravitaillé en vivres et non-vivres. Depuis ce jour, aucune assistance alimentaire venant ni du gouvernement central ni du gouvernement provincial n’a été reçue.
» C’est depuis le mois d’avril 2021 que le gouvernement provincial du Haut-katanga a coupé son assistance alimentaire et ça fait aujourd’hui 17 mois que cet établissement carcéral n’a reçu l’appui alimentaire de la part du Gouvernement National ni de la Province du Haut-katanga moins encore être aligné par la Division Provinciale de la justice et gardes de Seau_ afin de bénéficier des frais de fonctionnement pour son organisation fonctionnelle « a-t-il dit.
Ce que Jeef Mbiya qualifie de violation de toutes les générations des droits de l’homme notamment les règles minima des personnes en détention spécifiquement les droits à l’alimentation et au soins de santé.
Ce dernier, dénonce tout de même » le manque de sensibilité Politique » de la part des autorités congolaises qui selon lui, privilégient les aspects sécuritaires et non humanitaires des centres de rééducation et resocialisation malgré différents rapports recommandant l’amélioration des conditions carcérales en RDC.
Insuffisance des juges, une situation qui favorise les règlements de compte et les arrangements à l’amiable .
Outre le problème d’alimentation, Jeef Mbiya alerte sur l’insuffisance des juges dans le territoire de Mitwaba qui malgré. A en croire cet activiste des droits de l’homme, les trois juges nommés par ordonnance présidentielle depuis 2013 n’ont jamais atteint le lieu d’affectation.
» Depuis l’installation du tribunal de paix et parquet secondaire de Mitwaba, aucune audience n’a été organisée faute de quorum des juges.
A Mitwaba, aucun juge de trois nommés depuis 2013, n’a atteint le lieu d’affectation malgré différentes nominations et permutations effectuées par les ordonnances du chef de l’État sur proposition du Conseil supérieur de la majorité. Une situation qui favorise les règlements de compte et les mauvais arrangements à l’amiable pour des faits infractionnels très graves « a-t-il insisté.
Cet activiste des droits de l’homme pense que l’Assemblée générale du conseil supérieur de la magistrature devait statuer sur différents cas des magistrats déserteurs et proposer des sanctions exemplaires afin d’améliorer des pratiques au sein de l’appareil judiciaire congolais.
Junior KANYIKI