Kinshasa, 13 Septembre 2023 – Le journaliste Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique, est actuellement détenu dans des conditions préoccupantes. Auditionné pendant de longues heures par la Commission d’enquête sur l’assassinat du député de l’opposition Chérubin Okende, il a été placé en détention provisoire par le Parquet de Kinshasa.
Les accusations portent sur la propagation de faux bruits et la diffusion de fausses informations. Pour Journaliste en danger (JED), cette détention prolongée s’apparente à une prise d’otage et l’organisation demande sa remise en liberté immédiate.
Selon des sources proches de l’affaire, Stanis Bujakera est accusé d’avoir diffusé, en tant que correspondant de Jeune Afrique, un rapport prétendument attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR) mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat du député de l’opposition. Les autorités congolaises ont qualifié ce rapport de “faux” dans une correspondance adressée à la rédaction de Jeune Afrique.
Malgré ses dénégations et le fait que l’article incriminé ne soit pas signé de son nom, le journaliste Stanis Bujakera reste incarcéré. Lors d’une rencontre avec le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, les représentants des Organisations professionnelles des médias ont dénoncé l’arbitraire de cette arrestation et ont exigé la libération immédiate du journaliste afin qu’il puisse comparaître en tant qu’homme libre.
Face à l’absence d’arrestation des véritables responsables de la publication mise en cause, JED considère cette détention prolongée comme une prise d’otage. En plus de demander la libération de Bujakera, JED insiste également pour que son dossier soit rapidement présenté devant un juge. La situation du journaliste soulève des inquiétudes quant à la liberté de la presse et à la protection des journalistes en RDC.
Rédaction