Kinshasa, 29 Septembre 2023 – Le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula, a pris la parole lors du briefing du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la situation en République démocratique du Congo.
Dans une déclaration forte, il a pointé du doigt le Rwanda et le groupe armé M23, les accusant d’avoir transformé le Nord-Kivu en un véritable foyer d’instabilité. Il a exhorté le Conseil de sécurité à sortir de sa torpeur et à assumer ses responsabilités face à cette situation explosive.
Selon le ministre des Affaires étrangères de la RDC, il est inadmissible que plusieurs rapports d’experts mandatés par l’ONU sur la situation sécuritaire en RDC soient laissés sans examen pendant des années. Pour remédier à cette situation, la RDC a soumis les noms des personnes et des entités mentionnées dans ces rapports au Comité des sanctions, en vue de leur inscription sur la liste des sanctions.
L’appel urgent de Lutundula
Christophe Lutundula a appelé le Conseil de sécurité à agir rapidement et à suivre les exemples des États-Unis et de la France, qui ont sanctionné le Rwanda et des dirigeants du M23.
Le chef de la diplomatie congolaise a lancé un appel urgent au Conseil de sécurité pour qu’il prenne des mesures décisives. Il a demandé au M23 de déposer les armes et de se rendre dans les cantonnements prévus, et au Rwanda de retirer sans condition ses troupes du pays et de cesser son soutien au M23.
Il a également souligné les tensions entre la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) et les populations congolaises, notamment celles vivant dans les territoires ravagés par les groupes armés. Il a exhorte l’ONU à revoir ses “stratégies d’intervention en Afrique et à accélérer le retrait de la Monusco”, tout en veillant à une transition en douceur.
Christophe Lutundula a affirmé que le retrait de la Monusco ne résoudra pas tous les problèmes de sécurité et de violence dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs. Cependant, il considère que ce retrait facilitera les efforts visant à débloquer le processus de paix complexe et laborieux, qui est délibérément entravé par le Rwanda et ses alliés du M23.
Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir cette nouvelle approche du retrait de la Monusco, qui sera discutée et adoptée en décembre.
Nicolas Kayembe