Kinshasa, 03 novembre 2023.- L’explosion du budget des 9ièmes Jeux de la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC) choque l’opinion publique. Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a révélé récemment que le coût initial de l’événement, estimé à 48 millions de dollars, a atteint un montant astronomique de 324 millions de dollars.
Les dépenses opérationnelles ont grimpé de 12 à 78 millions de dollars, tandis que les coûts liés aux infrastructures ont explosé de 36 à 246 millions de dollars. Cette augmentation substantielle et les erreurs de planification révélées suscitent une inquiétude croissante dans le pays.
Un député s’inquiète du changement de coût après les Jeux
Le député national Ados Ndombasi exprime sa préoccupation face à cette situation, se demandant comment le coût a pu augmenter après les Jeux, contrairement à ce qui avait été décidé par le gouvernement. Il souligne le devoir de défendre les intérêts du peuple congolais et affirme que cette affaire ne peut pas passer inaperçue.
Il demande des explications sur la manière dont les 324 millions de dollars ont été dépensés alors que certains travailleurs n’ont pas été payés et que la qualité des infrastructures a été critiquée, allant même jusqu’à dissuader certaines délégations de participer aux épreuves sportives.
Une comparaison inquiétante avec les Jeux de la Francophonie précédents
Ados Ndombasi souligne également une comparaison troublante avec les Jeux de la Francophonie qui se sont tenus à Abidjan en 2017. Il constate que Kinshasa a dépensé bien plus que la Côte d’Ivoire, même si cette dernière a accueilli plus de délégations.
En effet, avec seulement 37 délégations, la RDC a dépensé 324 millions de dollars, tandis qu’Abidjan, avec 48 délégations, n’a dépensé que 11 millions de dollars. Ce contraste financier suscite des interrogations sur la gestion des fonds et l’allocation des ressources dans le pays.
Interpellation de Nicolas Kazadi pour éclaircir la situation
Face à cette situation préoccupante, Ados Ndombasi interpelle directement le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, afin qu’il apporte des éclaircissements sur la gestion de ce budget. En tant qu’ordonnateur des dépenses publiques et responsable des ressources de l’État, le ministre est appelé à expliquer les motivations derrière l’autorisation de ces dépenses qui dépassent largement le budget initial des Jeux de la Francophonie.
Ce scandale financier met en évidence l’importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des fonds publics en RDC. Il est essentiel que les révélations suscitent des actions concrètes pour faire la lumière sur cette affaire et prévenir de telles situations à l’avenir.
Nicolas Kayembe