Kinshasa, 05 mai 2025- Le ton monte au sein de l’opposition congolaise. Trois figures majeures du parti Ensemble pour la République, en l’occurrence Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu et Hugues Michel Mukebayi Nkoso dénoncent le mutisme persistant du gouvernement face à leur demande de passeports, formulée depuis le 25 avril. Dans une nouvelle correspondance adressée au Vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, les opposants rappellent que l’accès au passeport est un droit, non un privilège.
“L’obtention d’un passeport n’est pas un privilège. Il s’agit d’un droit pour chaque Congolais. Que doivent retenir les citoyens de votre silence ?”, interpelle Maître Laurent Onyemba, avocat des concernés. “Je ne doute aucun instant que vous accorderez à la présente le bénéfice de l’urgence”, insiste-t-il. Pour les opposants, l’absence de réponse après plus de 18 mois d’attente révèle une volonté manifeste d’entrave à leur liberté de mouvement.
Le 2 mai dernier, à Lubumbashi, le président du groupe parlementaire Ensemble pour la République, Khiller Mubambe, est monté au créneau. Il a qualifié le refus des passeports d’ “énième provocation”, en dénonçant une “atteinte grave à l’État de droit” et un frein à la cohésion nationale prônée dans les discours officiels. “Le pouvoir tient un double langage : il appelle à l’unité tout en muselant l’opposition”, a-t-il dénoncé.
Pour les cadres d’Ensemble, cette situation s’inscrit dans une série de pratiques répressives visant à affaiblir l’opposition. Ils évoquent des arrestations arbitraires, des intimidations, et désormais, le refus de documents officiels, comme autant de signes d’un glissement autoritaire du régime. Ils exigent une levée immédiate de ces restrictions qu’ils qualifient d’ “illégales et politiquement motivées”.
Alors que le silence du gouvernement se prolonge, cette affaire dépasse désormais le simple cadre administratif. Pour Katumbi et ses alliés, ce refus non assumé risque d’être perçu comme un instrument de pression politique.