Kinshasa, 11 décembre 2023.- L’ancien chef de guerre et actuel ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, fait l’objet de vives critiques de la part du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
En effet, selon ce mouvement, Bemba mérite d’être « emprisonné » en raison des « crimes » commis par le Mouvement de libération du Congo (MLC), dont il était le chef. Ces crimes ont été répertoriés par la mission d’enquête du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et concernent les violences et les « crimes de guerre perpétrés en RDC sur une période de dix ans, de mars 1993 à juin 2003 ».
Lors de la deuxième guerre du Congo, en 1998, Jean-Pierre Bemba avait mis en place sa propre « milice avec le soutien du président ougandais Yoweri Museveni », qui lui avait envoyé des troupes ougandaises et de l’armement.
Bemba avait établi son quartier général à Gbadolite, dans la province de l’Équateur, où il contrôlait la « production de matières premières. En 2003 », ses miliciens ont été accusés d’avoir commis des atrocités sur des Pygmées de la région de Mambasa en Ituri, accusations rejetées par Bemba lui-même.
Le 10 décembre 2023, lors d’une conférence de presse à Mbandaka, dans la province de l’Équateur, Jean-Pierre Bemba a affirmé qu’il n’avait pas mené une révolution contre la RDC, mais un combat pour libérer le peuple du joug de la dictature et instaurer la démocratie.
Il a souligné qu’il avait pris de grands risques personnels en défendant le peuple et qu’il avait échappé plusieurs fois à la mort. Cependant, la Lucha estime que Bemba doit être emprisonné et rejette son argument selon lequel il aurait combattu pour la démocratie.
Rapport Mapping
Le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme est un inventaire des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003.
Il aborde les différentes périodes de cette période tumultueuse de l’histoire congolaise, notamment les violations commises sous le régime du président Mobutu, pendant la première guerre et le régime de Laurent-Désiré Kabila, ainsi que pendant la deuxième guerre et la période de transition vers la paix. Ces violations incluent des crimes de guerre, des violences sexuelles et des massacres.
Pour la Lucha, le « rapport Mapping » est une « preuve » que Bemba a commis des crimes graves et que sa place est en prison. Cependant, Bemba insiste sur le fait qu’il a combattu pour le bien du peuple congolais et affirme qu’il ne mérite pas d’être emprisonné.
Nicolas Kayembe