Kinshasa, 27 décembre 2024- Le président Félix Tshisekedi, en tournée dans le Grand Kasaï, a marqué son arrivée à Mbuji-Mayi par des déclarations retentissantes. Critiquant vivement l’opposition et l’Église catholique, il les a qualifiés d’« ennemis catholiques », les accusant de ne pas soutenir les efforts gouvernementaux pour restaurer la paix dans l’Est de la RDC.
Dans son discours, le chef de l’État a mis en avant les avancées des FARDC face aux groupes armés dans l’Est du pays. “Pendant que nous parlons ici, sur le terrain des opérations, le match est à notre avantage. Et les opposants ne disent rien quand les FARDC avancent. Ce sont des sorciers. Les autres ennemis du Congo sont en soutane”, lance Tshisekedi, ajoutant : “vous savez qu’on nous agresse, ils veulent nous ravir nos terres, c’est pourquoi j’étais à Luanda pour le processus de paix. Mais je savais ce vaut rien là (Kagame Ndlr) n’arrive pas à me fixer.”
Ces propos surviennent alors que Félix Tshisekedi et son épouse avaient assisté à la messe de Noël à Kananga, soulignant l’ambivalence des relations entre le régime en place et l’Église. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a récemment insisté sur la nécessité d’un pacte social pour résoudre les crises sécuritaires, critiquant l’inefficacité des approches actuelles, qu’elles soient militaires ou diplomatiques.
Par ailleurs, le président a également défendu son initiative de réforme constitutionnelle, prévue pour janvier 2025. Une commission sera mise en place pour réfléchir à ces changements, malgré l’opposition ferme de nombreux acteurs politiques et religieux, qui y voient une menace pour la stabilité démocratique.
Les tensions entre le régime et l’Église catholique, pourtant apaisées après une rencontre avec le cardinal Ambongo en mai dernier, semblent avoir été ravivées par cette question sensible. La perspective d’une réforme constitutionnelle polarise davantage le débat politique en RDC.
Alors que sa tournée se poursuit, Félix Tshisekedi semble déterminé à galvaniser ses partisans tout en affrontant ses détracteurs. Ce passage à Mbuji-Mayi aura sans doute laissé une empreinte forte sur l’arène politique congolaise.