Kinshasa, 22 janvier 2025- La société civile de Minova, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), tire la sonnette d’alarme après l’occupation du port stratégique de Kasunyu par les rebelles du M23. Mardi, son président, Juge Sakiki, a exprimé ses préoccupations sur les ondes de Radio Okapi, soulignant les conséquences graves de cette situation.
Ce port, situé sur les rives du lac Kivu, joue un rôle clé dans l’économie locale et régionale. Il permet une navigation fluide entre différentes localités du Sud-Kivu et du Nord-Kivu. Son occupation par le M23 constitue une perte économique majeure pour le Gouvernement congolais, qui y percevait d’importantes taxes sur le transport des marchandises et des passagers.
Selon Juge Sakiki, le port de Kasunyu représente également une opportunité pour les rebelles d’exploiter les richesses minières de la région. Plus de 40 tonnes de marchandises transitent quotidiennement par ce port, une manne financière qui, entre de mauvaises mains, pourrait accroître la capacité de nuisance du M23.
Le contrôle de Kasunyu permettrait non seulement aux rebelles de collecter des recettes, mais aussi de renforcer leur logistique. “L’occupation de ce port facilite les mouvements des rebelles, qui peuvent se ravitailler et exporter des minerais en toute simplicité, notamment vers le Rwanda”, a expliqué M. Sakiki.
Cette situation menace également la sécurité des populations civiles dans la région. Le M23, déjà accusé de violations des droits humains, pourrait intensifier ses opérations grâce aux ressources issues de cette nouvelle emprise. La société civile redoute une multiplication des exactions et une déstabilisation accrue de la zone.
Juge Sakiki a appelé le Gouvernement congolais à réagir sans délai. “Il est urgent de récupérer le groupement Buzi, particulièrement la cité de Minova et le port de Kasunyu”, a-t-il martelé, exhortant les autorités à réorganiser leurs forces.
La perte de ces infrastructures ne se limite pas à des enjeux économiques. Elle symbolise un recul du contrôle étatique face à des groupes armés qui exploitent la fragilité des institutions pour asseoir leur pouvoir. La reconquête de ces territoires est donc essentielle pour restaurer la paix et l’intégrité de l’État.