Kinshasa, 30 janvier 2025- Lors du 24e sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), les dirigeants régionaux ont exhorté le Gouvernement congolais à engager des discussions directes avec toutes les parties prenantes, y compris le groupe rebelle M23. Cette demande s’inscrit dans un effort de règlement pacifique du conflit qui ravage l’Est de la RDC.
La situation dans la région s’est récemment aggravée avec la prise de Goma par les rebelles du M23, une avancée qui a exacerbé les tensions et intensifié la crise humanitaire. Face à cette escalade, l’EAC a appelé à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, ainsi qu’à l’ouverture de corridors humanitaires pour venir en aide aux populations affectées.
Dans son communiqué final, le sommet a exprimé de vives préoccupations quant aux attaques contre les missions diplomatiques et le personnel présent à Kinshasa. L’organisation régionale a insisté sur la nécessité pour le Gouvernement congolais d’assurer la sécurité des ambassades et de protéger les représentants étrangers en poste sur son territoire.
Cependant, cette initiative de l’EAC intervient dans un climat de méfiance entre Kinshasa et l’organisation régionale. Le président Félix Tshisekedi, qui a choisi de ne pas participer à ce sommet, considère depuis plusieurs mois que l’EAC adopte une position partiale face à l’agression dont son pays est victime dans l’Est.
La RDC a, à plusieurs reprises, affirmé qu’elle ne négociera pas directement avec le M23 en dehors du cadre du processus de Nairobi. Pour Kinshasa, dialoguer avec ce groupe rebelle reviendrait à légitimer une rébellion soutenue par des intérêts étrangers, ce que les autorités congolaises refusent catégoriquement.
Face à ces divergences, les dirigeants régionaux ont évoqué la possibilité d’un sommet conjoint entre l’EAC et la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) afin de définir les prochaines étapes. Reste à savoir si cette initiative permettra de rapprocher les positions et d’ouvrir la voie à une résolution durable du conflit.