Kinshasa, 30 janvier 2025- Dans un discours solennel adressé à la nation mercredi soir, le chef de l’État Félix Tshisekedi a tenté de rassurer son peuple en affirmant que “la RDC surmontera cette tempête”. Alors que les combats s’intensifient à l’est du pays, il a annoncé une “riposte rigoureuse et coordonnée”, tout en fustigeant le silence de la communauté internationale.
Depuis plusieurs semaines, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri sont en proie à une flambée de violences sans précédent. Les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, ont pris le contrôle de vastes territoires, y compris des zones stratégiques autour de Goma.
Le chef de l’État a tenu à exprimer son soutien aux forces armées congolaises, engagées dans de violents affrontements pour tenter de contenir cette avancée fulgurante. “Nous devons rester unis et solidaires face à cette épreuve”, a-t-il martelé dans son allocution retransmise en direct à la télévision nationale.
Cette offensive militaire survient après l’échec de la médiation angolaise, qui visait à organiser des négociations directes entre Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. Ce revers diplomatique a conduit à une escalade militaire aux conséquences désastreuses pour la population civile.
Face à l’ampleur des violences, l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et la Chine ont appelé au retrait immédiat des troupes rwandaises. Pourtant, Félix Tshisekedi a dénoncé une “inaction coupable” de la communauté internationale, accusée de ne pas en faire assez pour soutenir la RDC.
“Votre silence et votre inaction constituent un affront”, a-t-il lancé avec fermeté. Cette déclaration souligne le sentiment de frustration grandissant au sein du gouvernement congolais, qui estime être laissé seul face à cette crise.
En parallèle, la tension monte à Kinshasa, où des manifestants en colère s’en sont pris à plusieurs ambassades. Des missions diplomatiques ont été vandalisées par des foules dénonçant la passivité de certains pays face à l’agression du M23 et du Rwanda.
Le président congolais a condamné ces attaques, les qualifiant d’“actes de vandalisme inacceptables”. Il a appelé ses concitoyens à exprimer leur indignation de manière pacifique et respectueuse des institutions étrangères.
Alors que la situation reste extrêmement tendue, Félix Tshisekedi veut afficher sa détermination. Il promet de renforcer la riposte militaire et de ne pas céder face aux menaces extérieures. Mais sans un soutien plus actif de la communauté internationale, la RDC risque de s’enfoncer davantage dans cette crise.
Le pays est à un tournant crucial. La capacité du gouvernement congolais à reprendre l’initiative et à obtenir des appuis extérieurs déterminera l’issue de cette épreuve qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.