Affaire Gisèle Busima : quand une plainte en Belgique révèle un axe de mal Kagame-Kabila-Katumbi contre Kinshasa

Kinshasa, 02 février 2025- La récente plainte déposée en Belgique pour séquestration présumée contre le général-major Christian Ndaywel, ancien chef des renseignements militaires (ex-Démiap) et actuel chef d’état-major général de la force terrestre des FARDC, a provoqué un véritable séisme politico-judiciaire. Selon les premières informations, cette affaire pourrait impliquer des figures insoupçonnées de la RDC et du Rwanda.

Derrière cette plainte se cache Gisèle Busima Nebale, une Congolaise naturalisée Américaine, que les services de renseignement congolais identifient comme une espionne au service du Rwanda. Son dossier est d’autant plus sensible qu’elle serait liée à des personnalités de premier plan : le président rwandais Paul Kagame, l’ancien chef de l’État congolais Joseph Kabila et l’opposant Moïse Katumbi.

Dans sa plainte, Gisèle Busima accuse le général Christian Ndaywel de l’avoir fait séquestrer sur ordre du porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya. Une accusation grave qui, si elle était avérée, pourrait avoir des répercussions politiques et diplomatiques majeures entre Kinshasa et Kigali.

Avant d’être identifiée par les renseignements congolais, Gisèle Busima évoluait sous couverture en tant que manager VIP dans une banque de Kinshasa. Un poste stratégique qui lui offrait un accès direct à plusieurs personnalités politiques de la RDC, facilitant ainsi son travail d’infiltration.

Une identification grâce à un téléphone

L’histoire prend un tournant en avril 2024, lorsque les services de renseignement congolais arrêtent Eric Nkuba, un proche de Corneille Nangaa, à l’aéroport de Dar es Salaam, en Tanzanie. En analysant ses téléphones, les enquêteurs découvrent des échanges avec une femme présentée comme une espionne rwandaise. Il s’agit de Gisèle Busima.

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Une fois son identité révélée, les services congolais ne tardent pas à retrouver sa trace. Arrêtée et interrogée, elle passe plusieurs semaines en détention dans les locaux de l’ex-Démiap. Son arrestation fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux de la sécurité congolaise.

Des liens compromettants

Selon un haut responsable de la sécurité congolaise, l’examen de son téléphone révèle des échanges fréquents avec Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC/M23. Des captures d’écran attestent de nombreux appels vidéo entre eux, renforçant les soupçons sur son rôle au sein d’un réseau d’influence et d’espionnage.

Face aux pressions exercées par les États-Unis, pays dont elle est devenue citoyenne, Gisèle Busima est finalement relâchée. Officiellement, elle n’a jamais été séquestrée, mais cette libération ne signifie pas la fin de l’affaire. Elle quitte la RDC et semble désormais engagée dans une campagne visant à discréditer plusieurs figures du pouvoir congolais.

Une offensive médiatico-judiciaire

Depuis son départ, Gisèle Busima semble avoir reçu une nouvelle mission : ternir l’image de dirigeants congolais sur la scène internationale. Parmi ses cibles, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, qui se retrouve au cœur de cette plainte controversée.

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Pour mener son offensive judiciaire, Gisèle Busima a fait appel à Maître Bernard Maingain, un avocat dont le parcours en dit long sur les possibles commanditaires de cette affaire. Il a défendu plusieurs proches de Paul Kagame dans des dossiers liés au génocide rwandais et a également été impliqué dans des affaires touchant la RDC, notamment en tant qu’avocat de Salomon Kalonda, proche de Moïse Katumbi.

“Rien que le parcours de son avocat donne des indications claires sur ce qui pourrait être l’axe des commanditaires de sa plainte”, commente un diplomate africain retraité.

L’arbre généalogique de Gisèle Busima renforce les soupçons sur son rôle d’agent d’influence. Fille de Busima, ancien directeur général de l’ACGT sous le régime de Joseph Kabila, elle est aussi la nièce de Marcelin Cishambo, ex-gouverneur du Sud-Kivu et proche de Kabila, aujourd’hui installé à Kigali.

Tous ces éléments laissent penser que Gisèle Busima n’agit pas seule. Son parcours, ses connexions et son avocat dessinent les contours d’une opération d’envergure impliquant des intérêts puissants. Cette affaire ne fait que commencer, et elle pourrait bien mettre en lumière un jeu d’influences où se mêlent espionnage, politique et règlements de comptes entre Kinshasa et Kigali.

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