Kinshasa, 02 février 2025- Face à l’intensification des violences à l’Est de la RDC, le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba appelle à des sanctions immédiates contre le Rwanda. Dans un communiqué publié le 1er février, le professeur Ntumba Lwaba, coordonnateur de cette instance, exhorte la communauté internationale à cesser les simples condamnations verbales et à prendre des mesures concrètes contre Kigali et ses dirigeants politico-militaires.
Selon lui, les récentes attaques menées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 entre le 26 et le 29 janvier 2025 à Goma relèvent de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il souligne que ces actes ne peuvent rester impunis et réclame des sanctions ciblées à l’encontre du régime rwandais, accusé de bafouer le droit international et de perpétuer un climat de terreur en RDC.
Dans son communiqué, le professeur Ntumba Lwaba dresse un bilan accablant des exactions commises : massacres de civils, assassinats ciblés, coupures d’eau et d’électricité ayant des conséquences sanitaires dramatiques, bombardement d’hôpitaux et de camps de déplacés, ainsi que des exécutions sommaires. Il évoque également des bombardements indiscriminés sur Goma depuis la ville rwandaise de Gisenyi, entraînant de nombreuses pertes humaines parmi la population civile.
Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi déplore également l’usage systématique du viol comme arme de guerre par les assaillants. Ces atrocités, affirme-t-il, ne laissent plus de place aux ambiguïtés diplomatiques et doivent conduire à des actions fermes de la part des instances internationales et régionales engagées dans la stabilisation de la région des Grands Lacs.
Le Rwanda, selon lui, a systématiquement ignoré et violé les engagements pris dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, notamment le respect de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des États voisins. Il exige donc un retrait immédiat des troupes rwandaises du sol congolais et la convocation urgente d’une réunion des garants de l’accord pour examiner la situation.
Le professeur Ntumba Lwaba interpelle également le président ougandais Yoweri Museveni, actuel président du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-cadre, sur le report répété du 12ᵉ Sommet de cette instance. Ce retard, selon lui, entrave la recherche de solutions durables et renforce l’impunité dont bénéficie le Rwanda.
Le Mécanisme national de suivi plaide pour une mobilisation immédiate des garants de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, notamment l’Union africaine (UA), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Il appelle à la tenue rapide d’une réunion quadripartite sous l’égide de l’UA pour statuer sur l’agression rwandaise.
Alors que l’insécurité s’intensifie dans l’Est de la RDC, cette demande de sanctions marque un tournant dans la gestion diplomatique du conflit. Reste à voir si la communauté internationale saura répondre à cet appel ou si elle continuera à fermer les yeux sur une crise qui menace de plonger toute la région des Grands Lacs dans un chaos encore plus profond.