Kinshasa, 05 février 2025- Alors que la situation sécuritaire reste alarmante à Goma, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a réaffirmé avec fermeté le soutien de l’Union européenne à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC). Face à l’agression rwandaise, qui a déjà causé plus de 3 000 morts selon l’ONU, elle a insisté sur la nécessité d’une solution politique et diplomatique.
Mardi, à Bruxelles, Kallas a échangé avec la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, sur le rôle que l’UE peut jouer dans la stabilisation de la région. “L’intégrité territoriale n’est pas négociable”, a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter), tout en réaffirmant le soutien de l’UE aux initiatives diplomatiques de Luanda et Nairobi. Cette position s’inscrit dans une condamnation unanime de la communauté internationale contre l’intervention militaire rwandaise en RDC.
La situation humanitaire sur place est dramatique. Selon les Nations unies, la dernière offensive de l’armée rwandaise à Goma a entraîné un bilan provisoire de plus de 3 000 morts. Au moins 2 000 corps ont été enterrés par les communautés locales, tandis que 900 autres s’entassent encore dans les morgues des hôpitaux. Dans plusieurs quartiers, notamment aux abords de l’aéroport et de la prison de Goma, des cadavres en décomposition jonchent encore le sol, posant un grave risque sanitaire.
Dans ce contexte, Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, a lancé un appel pressant à la réouverture de l’aéroport de Goma. Il a souligné son importance stratégique pour l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés. “L’aéroport est une bouée de sauvetage, et sa réouverture est essentielle pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grande”, a-t-il déclaré.
Si l’UE et d’autres acteurs internationaux plaident pour une résolution diplomatique, les autorités congolaises attendent désormais des actions plus concrètes. Des voix s’élèvent pour réclamer des sanctions contre le Rwanda et un soutien militaire accru à la RDC afin de contrer cette agression. Pour de nombreux Congolais, le temps des simples déclarations est révolu, et des mesures fermes sont nécessaires pour restaurer la souveraineté du pays.
Tandis que les tensions restent vives et que la population de Goma continue de souffrir, la RDC et ses partenaires internationaux doivent rapidement traduire leurs engagements en actes. L’enjeu est de taille : empêcher une aggravation du conflit et trouver une issue durable à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.