Kinshasa, 07 février 2025- Le sommet extraordinaire conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur la crise sécuritaire en RD Congo s’est ouvert ce vendredi à Dar-es-Salaam, en Tanzanie. La première journée est consacrée à la réunion interministérielle, avant le sommet des chefs d’État prévu ce samedi 8 février.
Le président congolais Félix Tshisekedi a confirmé sa participation à ces assises, selon sa porte-parole, Tina Salama. Dans une interview accordée à Radio Okapi, elle a précisé que la RDC entend profiter de cette rencontre pour exiger des actions concrètes contre l’agression dont elle est victime.
“Par sa participation, le chef de l’Etat s’inscrit dans la voie de la paix qui est tracée, vous le savez, par l’Union africaine soutenue bien évidemment par les Nations-Unies. Et donc, nous en tant que pays, au cours de ces assises, la RDC voudrait, au-delà de nos revendications, mettre également l’EAC devant ses responsabilités en ce moment où le Rwanda, membre de l’EAC a envahi la RDC, un autre Etat membre de cette institution”, déclare-t-elle.
La RDC attend de ce sommet des engagements clairs, notamment un cessez-le-feu immédiat et la condamnation explicite de l’agression rwandaise. Félix Tshisekedi exigera également le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et la restitution de la ville de Goma à l’administration officielle.
“Alors ce que la RDC attend de ce sommet c’est en tout cas un cessez-le-feu immédiat, une condamnation claire de l’agression, un retrait bien évidemment des troupes rwandaises et une remise de la ville de Goma à l’administration officielle. Et aussi, ce qui est très important pour des raisons humanitaires, la réouverture de l’aéroport de Goma pour des raisons d’évacuation médicale et approvisionnements en appui humanitaire de tous ordres”, renchérit la porte-parole de Tshisekedi.
En plus des enjeux militaires et politiques, les attentes congolaises portent aussi sur la situation humanitaire alarmante dans l’Est du pays. La porte-parole du président a insisté sur la nécessité de rouvrir l’aéroport de Goma pour permettre les évacuations médicales et l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations en détresse.
Ce sommet se tient alors que la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, contrôle Goma depuis plusieurs jours. Outre la capitale du Nord-Kivu, les rebelles ont étendu leur emprise sur plusieurs localités du Sud-Kivu et se trouvent désormais à moins de 100 kilomètres de Bukavu, faisant craindre une nouvelle avancée.
L’occupation de Goma et d’autres territoires congolais met la pression sur l’EAC et la SADC, appelées à prendre position face à l’implication directe du Rwanda. Une absence de mesures concrètes lors de ce sommet risquerait de fragiliser encore davantage la crédibilité de ces organisations régionales.
La rencontre de Dar-es-Salaam est donc cruciale pour l’avenir du conflit. La RDC attend des décisions fortes et espère que la communauté régionale assumera enfin ses responsabilités face à l’agression dont elle est victime.