Kinshasa, 11 février 2025- Invité ce lundi devant la Chambre des représentants belge à Bruxelles, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévôt, a exigé du Rwanda le retrait de ses troupes de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans une déclaration relative à l’invasion du territoire congolais par le Rwanda, Maxime Prévôt a exprimé ouvertement l’indignation de la Belgique face à la situation dans l’Est de la RDC.
Le diplomate belge a réaffirmé l’engagement de son pays à plaider au sein de l’Union européenne pour l’adoption de mesures fortes contre Kigali. Parmi ces mesures figurent la suspension du dialogue politique et sécuritaire avec le Rwanda ainsi que l’arrêt du protocole d’entente signé en février 2024 entre l’UE et le Rwanda sur les matières premières critiques.
Ce protocole d’accord visait à renforcer le partenariat entre les deux parties en vue d’une intégration plus étroite des chaînes de valeur pour l’exploitation des matières premières. Il ambitionnait de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements publics et privés entre 2021 et 2027, en créant des liens stratégiques plutôt que des dépendances et en comblant le déficit d’investissement mondial.
Autrefois salué par Bruxelles comme une avancée majeure pour sécuriser l’approvisionnement en matériaux essentiels à la production de smartphones et de voitures électriques, cet accord a été vivement critiqué pour son manque de vigilance face au commerce illicite de minerais pillés en RDC par des groupes armés soutenus par le Rwanda, comme l’ont documenté les Nations unies. Ces derniers jours, les rebelles du M23, appuyés par Kigali, ont consolidé leur contrôle sur certaines zones de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, riche en minerais, et avanceraient désormais vers le Sud-Kivu. Cette escalade constitue une violation flagrante du droit international.