Kinshasa, 15 février 2025- La RD Congo reste en proie à des tensions politiques persistantes, où chaque déclaration renforce davantage les lignes de fracture entre les camps rivaux. Alors que le président Félix Tshisekedi appelle la communauté internationale à s’impliquer dans la crise sécuritaire à l’Est, l’entourage de son prédécesseur Joseph Kabila ne mâche pas ses mots pour critiquer sa gestion du pays.
Barbara Nzimbi, conseillère en communication de l’ancien président, a vivement attaqué Félix Tshisekedi, l’accusant de “vivre dans le déni” et de perdre un temps précieux à vouloir minimiser l’influence de Joseph Kabila. Pour elle, cette obsession détourne le gouvernement des véritables enjeux sécuritaires et socio-économiques du pays.
La critique de Nzimbi met en lumière une réalité bien connue en RDC : l’ombre de Kabila plane encore sur le pouvoir. Depuis son départ, son influence demeure forte au sein des institutions et de l’appareil sécuritaire, ce qui complique les marges de manœuvre de Tshisekedi. Ce dernier, au lieu d’affronter frontalement cet héritage, serait, selon ses détracteurs, plus préoccupé par des accusations contre son prédécesseur que par la mise en place de solutions concrètes.
Mais la réplique de la conseillère de Kabila intervient dans un contexte tendu. Félix Tshisekedi ne se contente pas de dénoncer l’héritage de son prédécesseur ; il pointe également du doigt l’implication présumée du Rwanda dans le conflit à l’Est du pays. Cette double posture, entre querelles internes et tensions régionales, reflète l’ampleur des défis auxquels fait face son administration.
Pour Barbara Nzimbi, le président congolais devrait recentrer son action sur l’amélioration des conditions de vie et la stabilisation du pays. “Les Congolais n’attendent pas qu’il se batte contre Kabila, mais qu’il soit un meilleur président”, affirme-t-elle. Une attaque qui sous-entend que Tshisekedi, en l’état actuel des choses, échoue à incarner cette alternative attendue.
Cette guerre de narratifs entre partisans de l’ancien et de l’actuel président met en évidence une RDC encore piégée par son passé. Plutôt que de se projeter dans l’avenir, le débat politique semble condamné à rejouer les rivalités d’hier, au détriment de solutions durables pour le pays.
En fin de compte, la question reste entière : Félix Tshisekedi parviendra-t-il à s’affranchir de l’ombre de Kabila pour marquer son propre héritage ? Ou cette lutte perpétuelle entre deux époques continuera-t-elle d’entraver la stabilité de la RDC ?