Kinshasa, 19 février 2025- Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a vivement critiqué la politique du Rwanda en République démocratique du Congo (RDC). Selon lui, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ne sont qu’un prétexte utilisé par Paul Kagame pour justifier ses interventions militaires dans l’est congolais.
Lors d’un entretien avec Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, Ndayishimiye a appelé à un démantèlement total des groupes armés étrangers en RDC. Il estime que cela priverait Kigali de tout alibi pour continuer son ingérence dans le pays voisin.
Le président burundais a insisté sur la nécessité d’une mobilisation internationale afin de restaurer la paix et la sécurité pour les populations congolaises, durement éprouvées par des violences incessantes. “Une fois les groupes armés négatifs qui pullulent sur le sol congolais démantelés, le Rwanda perdrait le motif de continuer à occuper illégalement les terres congolaises, soi-disant à la recherche des FDLR”, déclare Ndayishimiye. Il a demandé à l’ONU d’intervenir pour imposer un cessez-le-feu immédiat et permettre l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence.
En outre, Ndayishimiye a exhorté le M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda, à s’engager dans le dialogue intercongolais sous l’égide du processus de Nairobi, mené par l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta. Une telle démarche pourrait faciliter une résolution politique du conflit.
Lors d’une réunion au sommet de l’Union africaine, les chefs d’État et de gouvernement ont rappelé qu’aucune solution militaire ne mettrait fin à la crise dans l’est de la RDC. Ils ont plaidé pour une approche diplomatique et politique pour résoudre les tensions.
Dans cette optique, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a appelé à la reprise immédiate des négociations impliquant toutes les parties concernées, y compris le M23, dans le cadre des initiatives de Luanda et de Nairobi.
Le CPS a également soutenu les décisions du sommet conjoint SADC-EAC, exhortant les institutions régionales à harmoniser leurs efforts pour améliorer la coordination et l’efficacité des processus de paix en RDC.
Enfin, l’UA a demandé la mise en place d’un mécanisme de financement et de suivi des actions menées pour stabiliser l’est du pays, soulignant l’urgence de trouver une solution durable à cette crise qui menace toute la région.