Kinshasa, 19 février 2025- La détérioration rapide de la situation en RD Congo a été au cœur d’une réunion entre le président angolais João Lourenço et son homologue congolais Félix Tshisekedi, mardi à Luanda. Selon l’Agence angolaise de presse (ANGOP), les discussions ont porté sur la résurgence du conflit opposant la RDC au Rwanda, à travers le groupe rebelle M23. Cependant, aucun détail précis n’a filtré de cette rencontre entre les deux chefs d’État.
João Lourenço, qui joue un rôle de médiateur dans ce conflit depuis plus de cinq ans, maintient des échanges réguliers avec Félix Tshisekedi et Paul Kagame, dans l’espoir d’aboutir à une solution durable. Son engagement s’est intensifié depuis sa prise de fonction à la présidence de l’Union africaine (UA), samedi dernier, faisant de la crise en RDC une priorité diplomatique pour le continent.
Le ministre angolais des Relations extérieures, Téte António, a souligné la nécessité d’un suivi rigoureux des résolutions adoptées lors du dernier Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis-Abeba. “La situation en RDC inquiète l’ensemble du continent. Il est crucial d’évaluer les prochaines étapes pour contenir cette escalade et rétablir la stabilité”, a-t-il déclaré.
L’avancée fulgurante du M23 a plongé la RDC dans une crise politico-militaire alarmante. Après la prise de Goma fin janvier, les rebelles ont poursuivi leur progression et ont occupé Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, le 16 février. Cette expansion rapide met en difficulté les forces congolaises et accentue la pression sur Kinshasa pour une réponse militaire ou diplomatique efficace.
La situation humanitaire est également préoccupante. Plus de 100 000 civils ont fui vers l’île d’Idjwi, sur le lac Kivu, pour échapper aux combats. Bien que les ports de Goma et de Bukavu aient été rouverts par le M23, facilitant ainsi l’acheminement de l’aide, la fermeture persistante de l’aéroport de Goma limite sérieusement les opérations humanitaires et logistiques.
Face à l’impasse militaire et aux souffrances des populations, la médiation angolaise pourrait être déterminante. Toutefois, sans une volonté politique claire des différentes parties et un engagement renforcé de la communauté internationale, la stabilité tant recherchée dans l’Est de la RDC reste encore un défi de taille.