Kinshasa, 25 février 2025- La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu se détériore à grande vitesse, alors que les rebelles du M23 intensifient leur avancée vers le Grand Nord. Depuis une semaine, les territoires de Beni et Lubero subissent une pression croissante de cette rébellion, tandis que les ADF poursuivent leurs attaques meurtrières plus au nord. Pris en étau entre ces deux menaces, les habitants vivent dans une peur permanente.
Dans le territoire de Beni, les ADF multiplient les assauts sur plusieurs localités, notamment Mavivi, Mbau, Oicha, Eringeti et Kainama. Ces attaques poussent les populations, majoritairement des agriculteurs, à abandonner leurs champs, exacerbant la crise alimentaire déjà alarmante. La terreur règne sur la route Oicha-Luna, un axe économique crucial, où embuscades, pillages et meurtres se succèdent.
De l’autre côté, les positions stratégiques du territoire de Lubero tombent progressivement sous le contrôle du M23. Kanyabayonga, Kayina, Kirumba et Kipese sont déjà occupées, mettant sous pression la ville de Butembo, qui craint d’être la prochaine cible. La route alternative Mangina-Mandima, utilisée pour contourner les zones les plus dangereuses, est elle aussi devenue un piège mortel.
Cette double offensive met en péril des milliers de civils. Les déplacés, privés de tout, affluent vers Beni et Butembo, où l’insécurité et la faim aggravent leur détresse. Les familles d’accueil sont submergées, et l’accès des humanitaires est de plus en plus compliqué. Le manque d’aide exacerbe les souffrances des populations qui, faute de solutions, survivent dans des conditions extrêmes.
Face à cette situation critique, les appels à une intervention urgente se multiplient. Les autorités congolaises et la communauté internationale sont interpellées pour contrer l’avancée du M23 et endiguer les atrocités des ADF. Pour l’instant, la population du Nord-Kivu continue de vivre dans l’incertitude, redoutant chaque jour une nouvelle attaque qui viendrait encore assombrir leur avenir déjà incertain.