Kinshasa, 6 avril 2025 – La capitale congolaise vit l’un de ses pires épisodes d’inondation de ces dernières années. Des pluies diluviennes ont provoqué une crise majeure dans la nuit du vendredi au samedi, transformant plusieurs quartiers en zones sinistrées, causant des pertes en vies humaines et paralysant totalement la circulation dans l’Est de la ville.
Face à l’urgence, une réunion de crise s’est tenue ce dimanche matin sous l’égide du Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani. À son issue, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a annoncé une série de mesures d’urgence pour contenir les conséquences de cette catastrophe.
“Des maisons sont inondées, des réseaux d’eau et d’électricité endommagés. Le rétablissement de l’eau est prévu dans les 14 communes affectées dans un délai de 72 heures”, a-t-il déclaré, tout en annonçant la destruction prochaine des constructions anarchiques érigées dans des zones interdites.
Autre mesure prioritaire : la réhabilitation de la Route Nationale n°1 au niveau de Kasangulu, coupée par les eaux. Les travaux ont démarré samedi soir pour rétablir la liaison vitale entre Kinshasa et le Kongo-Central.
Les quartiers Debonhomme (Matete), Salongo et Ndanu (Limete), ainsi que Ndjili Kilambu (Mont Ngafula) sont parmi les plus touchés. La rivière Ndjili est sortie de son lit, inondant tout sur son passage. Le district de Tshangu est complètement isolé du reste de la capitale, le pont Ndjili étant submergé, coupant le boulevard Lumumba, axe stratégique vers l’aéroport international et plusieurs provinces.
Cinq morts sont déjà signalés dans la commune de Mont Ngafula. De nombreuses familles ont dormi à la belle étoile, sans aide immédiate.
Ce dimanche matin, la situation reste critique : circulation routière paralysée, voyageurs bloqués, véhicules immobilisés, et des centaines de personnes incapables d’atteindre le centre-ville. Seuls les piétons les plus téméraires parviennent à franchir le pont N’djili.
Kinshasa sombre dans l’angoisse, mais les autorités promettent une riposte rapide. Reste à voir si elle sera à la hauteur d’un désastre qui, une fois de plus, met en lumière la vulnérabilité chronique de la capitale face aux pluies.