Kinshasa, 18 avril 2025- À Kinshasa, l’auditorat militaire de Matete a officialisé, ce vendredi, la saisie de plusieurs biens dans une résidence appartenant à l’ex-président Joseph Kabila. Ce quatrième jour consécutif de perquisition à la 18e rue de Limete a abouti à la rédaction d’un procès-verbal listant 19 véhicules, des centaines de groupes électrogènes et du matériel énergétique, désormais sous scellés.
L’opération judiciaire soulève de nombreuses questions. Aucun mandat n’a été rendu public, et les raisons précises de cette série de perquisitions restent floues. Les biens saisis sont gardés sur place par deux collaborateurs de la famille Kabila, mais le flou juridique persiste quant à la légalité de cette action menée par la justice militaire.
La réaction de l’entourage de l’ex-président ne s’est pas fait attendre. Par la voix de son conseiller en communication, Olive Lembe, épouse de Joseph Kabila, dénonce un “pillage” et un “vol”. “Ils sont venus chercher des armes, où sont-elles ?”* s’interroge Adam Shemisi dans un message virulent, pointant une opération sans base judiciaire claire.
Le climat de tension est palpable depuis que les services de sécurité ont aussi notifié une autre perquisition au Parc de Kingakati, fief emblématique de l’ex-président. Le clan Kabila crie à l’ “acharnement” et à la “violation” de leurs droits, rappelant que Joseph Kabila est sénateur à vie et jouit donc d’un certain statut.
Entre flou juridique, accusations de partialité et tension politique, cette affaire soulève de vives interrogations sur la transparence des procédures et le respect des droits. Alors que les regards restent braqués sur cette confrontation inédite entre l’ancien chef de l’État et les institutions actuelles, une question demeure : s’agit-il d’une simple enquête judiciaire ou du prélude à un bras de fer plus large sur fond de recomposition du paysage politique congolais ?