Kinshasa, 21 avril 2025- Le procès de l’affaire Bukangalonzo vire à la crise de confiance entre le barreau et la Cour constitutionnelle. Lors d’un point de presse tenu ce lundi, le professeur Nyabirungu Mwene Songa, membre du collectif d’avocats de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a exprimé un malaise profond : celui d’une défense qui se sent ignorée, voire méprisée.
“Devons-nous continuer à prendre la parole sachant qu’elle n’atteindra aucun juge ?”, s’est-il interrogé avec amertume, laissant transparaître un sentiment d’impuissance face à une justice sourde à leurs arguments. Pour lui, les piliers d’un procès équitable sont tout simplement absents dans cette affaire.
La dénonciation est cinglante : “Tous les principes fondamentaux, tous les principes directeurs du procès pénal sont ignorés, méprisés et rejetés”, a-t-il déclaré, dénonçant un climat de déni juridique où même les rappels à la loi semblent tomber dans le vide.
À travers ses mots, c’est l’intégrité du procès qui est mise en cause. “On ne nous écoute même pas”, martèle-t-il, pointant une justice qui semble hermétique à la défense et qui renforce le soupçon d’un procès à charge contre son client, Matata Ponyo, accusé de détournement dans le projet agro-industriel de Bukangalonzo.
Alors que ce procès est scruté par l’opinion nationale et internationale, les propos du professeur Mwene Songa soulignent une tension croissante autour de la crédibilité des institutions judiciaires congolaises. Dans un pays où l’État de droit est en construction, l’équité des procès reste un test crucial.