Kinshasa, 02 août 2025- La RD Congo a commémoré, ce samedi 2 août, la troisième édition de la journée nationale du GENOCOST. Cette date symbolique rend hommage à des millions de Congolais tombés à cause des conflits armés alimentés par la convoitise des ressources naturelles. Instituée il y a trois ans, cette journée vise à maintenir vivante la mémoire collective et à rappeler que ces atrocités ne doivent jamais être oubliées.
En amont de cette commémoration, le président Félix Tshisekedi avait lancé un appel à la mobilisation nationale et diplomatique lors du dernier Conseil des ministres. Sous la coordination de la Première ministre, il a été recommandé de marquer cette journée dans toutes les provinces et dans les ambassades, en réunissant citoyens, partenaires et institutions autour d’espaces de mémoire, de dialogue et de paix.
L’événement central de cette édition a été un colloque international tenu à Kinshasa, du 29 au 31 juillet 2025. Cette rencontre s’est penchée sur la reconnaissance des génocides perpétrés sur le territoire congolais. Pendant trois jours, juristes, chercheurs, responsables institutionnels et acteurs de la société civile ont croisé leurs expertises afin de poser les jalons d’un processus de reconnaissance, de justice et de mémoire collective.
La clôture du colloque a été assurée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Thérèse Sombo, représentant le chef de l’État. Cette activité scientifique a été co-organisée par plusieurs institutions, dont la CIA-VAR, le FONAREV, l’Université de Kinshasa, le CRESH et l’Université protestante de Lubumbashi. Le moment fort a été le vernissage de l’ouvrage « Politique nationale de justice transitionnelle en République démocratique du Congo », présenté par Anthony Nkinzo, directeur de cabinet du Président.
Dans son discours de clôture, la ministre Sombo a salué l’engagement des participants et l’impact de leurs travaux. « Le moment est venu de refermer ce chapitre intense de réflexion, d’échange et d’émotion qu’a été ce Colloque international sur la reconnaissance des génocides commis en République Démocratique du Congo », a-t-elle déclaré, exprimant la gratitude du Président et du gouvernement à l’ensemble des contributeurs.
Selon la cellule de communication de son ministère, la ministre a aussi souligné que les discussions menées ont permis d’articuler les violences vécues avec des paradigmes scientifiques et juridiques, de déconstruire le silence et de poser les bases d’une mémoire institutionnelle sur ces massacres. Certains crimes évoqués pourraient être qualifiés de génocide, a-t-elle précisé.
Le Chef de l’État, quant à lui, a rappelé l’importance de la justice transitionnelle à travers un message fort lors du Conseil des ministres. « Le GENOCOST ne se limite pas à la réparation des survivants. Il constitue un appel à la vérité, à la justice et à la non-répétition », a souligné Félix Tshisekedi, appelant à bâtir une mémoire collective pour « ne jamais oublier, ne jamais répéter, commencer à guérir ».
Il a enjoint le gouvernement à intensifier le plaidoyer à l’international pour la reconnaissance du génocide congolais. La 60e session du Conseil des droits de l’homme et la 80e Assemblée générale des Nations Unies sont, selon lui, des opportunités stratégiques pour faire entendre la voix de la RDC sur la scène mondiale.
« Le gouvernement, à travers le ministère des Droits Humains, la CIA-VAR, le FONAREV et nos missions diplomatiques, est appelé à élaborer une stratégie globale et progressive », a recommandé le Président. Cette dynamique devra mobiliser les forces vives de la nation et la diaspora pour défendre la mémoire des victimes et obtenir justice.
La date du 2 août a été consacrée à cette commémoration par la loi du 26 décembre 2022. Elle vise à rendre hommage aux millions de victimes des violences armées et à saluer ceux qui leur ont porté secours. Cette date est aussi le socle d’un engagement national pour la paix durable et la justice réparatrice.
La CIA-VAR et le FONAREV, tous deux créés par la même loi, portent le chantier de la justice transitionnelle en RDC. La CIA-VAR a pour mission d’accompagner les réformes juridiques et institutionnelles, de suivre les programmes d’aide aux victimes, et d’émettre des recommandations sur les mesures de réparation.
Quant au FONAREV, il œuvre pour identifier les victimes, faciliter leur accès à la justice, et allouer les réparations prévues. Ces deux structures constituent aujourd’hui le cœur du dispositif mis en place pour répondre aux séquelles des conflits, construire la paix, et rétablir la dignité des survivants.
