Kinshasa, 24 septembre 2025- Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a dressé, mercredi 24 septembre 2025, un tableau sombre de l’état du monde devant la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies. Dans un discours ferme et engagé, il a dénoncé l’affaiblissement du droit international, la recrudescence des conflits armés et replacé la crise sécuritaire à l’Est de la RDC dans le contexte global d’un ordre international fragilisé.
« La rhétorique guerrière regagne du terrain et l’on assiste, impuissants, au retour des vieux démons : agressions armées, guerres de prédation des ressources et de conquête d’espaces vitaux, qui n’épargnent aucun continent », a déclaré Félix Tshisekedi. Il a cité, à titre d’exemple, la guerre entre Israël et le Hamas qui continue de ravager la bande de Gaza avec le risque d’une extension régionale, le conflit russo-ukrainien, ainsi que les crises persistantes au Yémen, en Birmanie et en Syrie.
Évoquant la situation à l’Est de son pays, le chef de l’État congolais a déploré trois décennies de violences et d’instabilité, pointant du doigt une guerre qui, selon lui, dépasse les enjeux militaires ou géopolitiques.
« Le conflit armé qui perdure dans mon pays en est une illustration tragique. Depuis trois décennies, la paix et la sécurité sont brisées à l’Est de la République démocratique du Congo. Cette guerre s’est muée en entreprise prédatrice : elle vise à piller nos ressources, effacer notre mémoire collective et détruire nos communautés », a-t-il martelé.
Félix Tshisekedi a également lancé un appel à la communauté internationale, insistant sur la nécessité d’un engagement ferme pour rétablir la paix et la justice.
« Si le monde hésite encore à nommer notre douleur, nous n’attendrons pas. Nous en sommes les premiers témoins, nous en serons les premiers artisans de justice. Mais nous avons besoin de votre solidarité, de votre soutien et du respect plein et entier du droit international », a-t-il exhorté.
Par ailleurs, il a tenu à clarifier la position de son pays face à l’inaction internationale.
« Le Congo ne sollicite ni charité ni commisération. Il exige justice, vérité et dignité », a-t-il insisté, sous les applaudissements d’une partie de l’auditoire.
Félix Tshisekedi a tout de même réaffirmé la détermination de son gouvernement à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, tout en appelant la communauté internationale à un sursaut face à l’escalade des conflits dans le monde.
