Kinshasa, 07 octobre 2025- La décision de la Haute Cour militaire de condamner à mort l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, continue de soulever de nombreuses réactions au-delà des frontières congolaises. La communauté internationale s’interroge sur les conditions ayant conduit à ce verdict, jugé historique et controversé.
Parmi les premières réactions figure celle du ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, qui n’a pas caché sa préoccupation quant à la crédibilité de la procédure judiciaire.
« Lorsque je vois le résultat du procès contre l’ex-président Kabila, qui a été condamné à mort à la suite d’un procès dont on peut s’interroger sur la qualité de la procédure, c’est un message que je devrais certainement rappeler : la nécessité d’organiser un dialogue national pour décrisper l’atmosphère vis-à-vis de l’opposition républicaine », a-t-il déclaré devant le Parlement belge.
Le chef de la diplomatie belge a exhorté les autorités congolaises à davantage de transparence et à une ouverture politique. Selon lui, le contexte actuel nécessite une démarche de réconciliation afin de préserver la stabilité du pays.
Dans le même élan, Maxime Prévot a réaffirmé la position immuable de la Belgique contre toute forme de peine capitale. « J’insisterai à nouveau sur le fait que la Belgique a, de longue date, eu pour habitude de dénoncer la peine de mort et d’œuvrer sur la scène diplomatique internationale pour que cette pratique soit définitivement abolie. «
Cette déclaration s’inscrit dans la lignée humaniste et diplomatique de la Belgique, qui milite depuis plusieurs décennies pour l’abolition universelle de la peine de mort.
Pour rappel, Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo de 2001 à 2019, a été reconnu coupable de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel. La Haute Cour militaire l’a identifié comme l’un des chefs présumés de la coalition rebelle AFC-M23, active dans l’Est du pays.
Cette condamnation sans précédent dans l’histoire du Congo divise profondément l’opinion nationale. Si certains saluent une victoire de la justice, d’autres y voient une manœuvre politique visant à écarter définitivement l’ancien chef de l’État de la scène publique.
L’affaire Kabila apparaît désormais comme un tournant diplomatique majeur pour Kinshasa. Les réactions venues de pays partenaires, notamment de la Belgique, pourraient influencer la gestion de ce dossier par le gouvernement congolais, en particulier sur les questions relatives aux droits humains et au respect des procédures judiciaires.
