Lubumbashi,7 Février 2022- L’exploitation minière des entreprises Chemaf, MMR, et CEMDI n’a aucun impact visible sur le social des communautés locales impactées directement par les activités minières à Mitwaba, l’un de territoire que compte la province du haut-katanga.
Selon Jeef Mbiya membre du réseau pour la réforme du secteur de sécurité et Justice (RRSSJ) qui constate ce fait, ces entreprises exploitant officiellement de la cassitérite mais également le coltan, l’or et autres pierres précieuses, n’ont jamais consulté les communautés locales impactées par leur projets, ce qui demeure pour lui, la violation du code minier de 2002 révisé en mars 2018.
Pas de cahier des charges de la responsabilité sociétale
Depuis 2018 après révision du code minier, les trois entreprises de Mitwaba n’ont jamais entamé les négociations sur le cahier des charges de la responsabilité sociétale et environnementale moins encore présenté leur plans de développement durable (PDD ) comme l’exigeait l’ancienne loi minière.
Ce qui serait d’après les révélations de Jeef Mbiya, à la base de la pauvreté des ménages, chômage des jeunes qui ont par la suite fait partie de la chaîne causale de l’adhésion de certains jeunes de Mitwaba aux mouvements insurrectionnels.
» Comme dans le temps fort de la crise armée et humanitaire dans le triangle de la mort de 2011-2016, les activités minières n’ont jamais été affectées par ce conflit, non plus contribuée au développement de cette partie de la Province du Haut-katanga dont la pauvreté des ménages et manque d’encadrement des jeunes font partie de la chaîne causale de l’adhésion de certains jeunes au mouvement insurrectionnel, qui représente une menace permanente contre les institutions de la République « a-t-il révélé.
A cela, s’ajoute le manque d’infrastructures routières de qualité entre Mitwaba-centre et d’autres coins du territoire causant ainsi beaucoup de difficultés de déplacement des habitants de cette partie de la province du haut-katanga qui au regard de sa situation socio-économique, semble être oublié par les décideurs.
Outre les routes, le territoire de Mitwaba fait face à l’insuffisance des infrastructures scolaires malgré l’exploitation de ses minerais par les entreprises appartenant pour la plupart aux sujets Chinois.
Un flou dans le versement et perception de la redevance minière
Au delà des problèmes liés à l’élaboration de cahier des charges , s’ajoute celui du versement et de la perception de la taxe sur la redevance minière.
Jeef Mbiya note pour sa part un flou sur le versement et la perception de la Redevance minière. Pour ce cadre de la société civile, l’administrateur du territoire de Mitwaba n’a jamais perçu sa quote-part des fonds sur la redevance minière.
» Il ya également un flou sur le versement, perception, traçabilité et l’affectation de la redevance minière localement et aucun impact n’est visible dans la chefferie kyona ngoie et dans la commune rurale de Mitwaba qui malheureusement n’a jamais perçue sa quote-part »a-t-il martelé
A en croire plusieurs sources, les unes révèlent que les entreprises minières ( Chemaf,MMR et CEMDI) n’ont jamais payé la taxe sur la redevance et les autres estiment que c’est au niveau du gouvernement provincial que la quote-part du territoire de Mitwaba est bloquée.
Maintenant que le calme reprend à Mitwaba après incursion des miliciens Maï-maï Bakata Katanga et les activités minières au même moment, Jeef Mbiya s’interroge de l’impact que pourrait avoir l’exploitation minière dans cette partie.
Déjà, les membres de la communauté locale qui avaient pris fuite par crainte des représailles, retournent progressivement notamment ceux qui avaient fuit dans les villages environnants du centre administratif.
Sans moyens logistiques, l’administrateur du territoire continue à sensibiliser le retour de la population. D’où l’inquiétude de l’activiste Jeef Mbiya qui s’insurge tout de même contre le contraste dans le quel vit ce territoire , qui regorge une importante couche des minerais riches mais qui demeurent jusque là pauvre .
À suivre!
Junior KANYIKI