Kinshasa, 15 mai 2025- Dans un climat économique tendu et face aux crispations suscitées par l’interdiction du fractionnement des marchandises, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, appelle à l’apaisement. À l’issue de l’audition du ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, il a recommandé la tenue urgente d’un forum réunissant le ministère et les opérateurs économiques afin de clarifier les zones d’ombre autour des pratiques commerciales transfrontalières.
L’interpellation du ministre faisait suite à une question orale avec débat introduite par le député Thadée Katembo. Ce dernier s’est inquiété des conséquences de l’interdiction du transbordement, souvent mal interprétée par les commerçants, et a formulé cinq recommandations, dont la sensibilisation et la vulgarisation des textes régissant ce secteur vital pour les petits opérateurs.
Julien Paluku, en réponse, a souligné que la confusion est souvent entretenue entre transbordement autorisé selon l’article 182 du Code des douanes et fractionnement, une pratique illégale qui échappe à tout contrôle. Il a rappelé que ce flou réglementaire alimente une guerre économique parallèle, en particulier dans les zones affectées par le conflit armé à l’Est du pays.
Le ministre a aussi insisté sur la nécessité pour le Parlement d’examiner la loi sur la nomenclature des impôts et taxes, estimant qu’un cadre juridique clair est essentiel pour soutenir le commerce transfrontalier, tout en luttant contre les fraudes.
Cette démarche, soutenue par Vital Kamerhe, vise à rétablir un climat de confiance entre l’État et les acteurs économiques. Elle marque un tournant vers une gouvernance commerciale plus inclusive et transparente, indispensable dans le contexte de reconstruction économique nationale.