Kinshasa, 10 octobre 2024- Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République, a exprimé son indignation face aux accusations des autorités concernant la construction d’un aérodrome à Mulonde, dans le Haut-Katanga.
Selon lui, ce projet est essentiel non seulement pour le développement de la région, mais également pour faciliter l’évacuation des patients vers Lubumbashi, en réponse à la récente réhabilitation d’un centre de santé dans cette zone isolée. Katumbi insiste sur l’importance de cet aménagement pour améliorer l’accès aux soins dans une région souvent négligée.
Alors que l’Autorité de l’aviation civile (AAC) pointe un manque d’autorisation préalable pour les travaux, Katumbi se défend en qualifiant ces accusations d’« interprétation biaisée et incomplète » de la loi. Il promet que la réhabilitation de la piste se poursuivra, affirmant que les besoins des populations locales doivent primer sur les considérations bureaucratiques. “La réhabilitation de la piste va continuer”, lance-t-il.
Rappelant un fait marquant, Katumbi souligne que lors de l’inauguration d’un pont à Kasenga en octobre 2023, c’est bien sur la piste qu’il a construite que l’hélicoptère du président Tshisekedi a atterri. Pour Katumbi, ces infrastructures sont le reflet d’une vision plus large de progrès pour les populations locales. “On oublie que quand le président Tshisekedi est allé inaugurer un pont à Kasenga en octobre 2023, c’est sur une piste que j’ai fait construire que son hélicoptère s’est posé”, rappelle-t-il.
La situation a pris une tournure plus dramatique lorsque les travaux ont été interrompus par une intervention des forces de sécurité, qui ont également fouillé le domicile de Katumbi. Le camp de l’ancien candidat à la présidentielle a dénoncé cette action comme une « tentative de manipulation », soulignant que ces mesures sont perçues comme une intimidation politique. Le chauffeur arrêté, Kafutshi, serait détenu secrètement.