Goma, 22 novembre 2024-L’insécurité persistante à l’Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, continue de faire des victimes. Marie Uwanzoga Katembo, une Congolaise récemment rentrée de France, allonge tristement cette liste. Selon la société civile, cette insécurité est alimentée par la surmilitarisation de Goma et la prolifération des groupes armés dans la région.
Arrivée à Goma le 1er novembre 2024 après avoir achevé ses études en France, Marie Uwanzoga Katembo venait de décrocher un poste d’Experte Consultante en protection des femmes et filles déplacées internes pour le compte de l’ONG Action Pour les Victimes (APOVI). Dans le cadre de ses fonctions, elle a été victime d’agressions multiples (physiques, sexuelles, et tortures) et continue de recevoir des menaces de mort de la part d’individus se réclamant des services de sécurité, mettant sa vie en danger.
Les informations recueillies par Enquete.cd ce jeudi 21 novembre 2024 révèlent que, depuis le 6 novembre, Marie Katembo reçoit des appels et messages anonymes la menaçant pour son travail auprès des femmes déplacées. Ces menaces ont culminé en une arrestation brutale suivie de sa séquestration dans un cachot clandestin. Ces intimidations semblent liées à son rôle actif dans la dénonciation des violences sexuelles commises par des hommes armés contre les femmes et filles déplacées internes.
Malgré les dangers, Marie Katembo devient un symbole de courage et de résilience pour avoir dénoncé ces violences dans une région rongée par l’insécurité. Elle incarne la voix de nombreuses victimes silencieuses, exposées à des traitements inhumains et dégradants.
Recommandations et actions requises :
Enquete.cd et des acteurs locaux engagés dans la protection des droits des femmes appellent les défenseurs des droits humains à :
1. Garantir l’intégrité physique et le bien-être psychologique de Marie Uwanzoga Katembo.
2. Exiger des autorités militaro-administratives du Nord-Kivu de révéler son lieu de détention et de la libérer immédiatement.
3. Conduire une enquête indépendante et transparente sur son arrestation et ses agressions, afin de traduire les responsables devant un tribunal compétent et impartial.
Enfin, Enquete.cd demande à toutes les autorités locales, régionales et internationales de se mobiliser pour protéger Mme Marie Uwanzoga Katembo et pour assurer la sécurité des défenseurs des droits humains au Nord-Kivu.