Kinshasa, 27 janvier 2025- Dimanche, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence à New York pour discuter de la situation critique dans l’Est de la RDC. Les représentants de plusieurs pays ont lancé un appel pressant à l’action pour mettre fin à l’escalade du conflit et protéger les populations civiles.
Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, a ouvert la session en déplorant les récentes offensives du M23, soutenu par le Rwanda. Ces attaques ont conduit à la prise des cités stratégiques de Minova et Sake. “Il est encore possible d’éviter le pire, pourvu que ce conseil agisse sans délai”, a-t-il averti.
Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a également plaidé pour une action immédiate. Elle a exhorté le Conseil à sécuriser les populations civiles, les travailleurs humanitaires, et les personnels onusiens, dont les missions sont gravement perturbées par le conflit.
Le représentant de la France a dénoncé la présence des troupes rwandaises en RDC, qualifiant cela de “violation claire de la Charte des Nations unies”. Il a demandé l’arrêt immédiat des hostilités, le retrait des troupes rwandaises, et le démantèlement des FDLR, tout en soulignant la nécessité de sanctions.
Les États-Unis, de leur côté, se sont dits alarmés par les avancées du M23 et ont exigé des mesures fermes pour défendre Goma et Sake. Ils ont également dénoncé la mise en place d’une administration parallèle par les rebelles, une atteinte à l’intégrité territoriale de la RDC.
Le Royaume-Uni a exprimé sa préoccupation face à la vitesse et à l’ampleur de l’offensive, appelant à une réponse rapide du Conseil. Le nombre de victimes augmente d’heure en heure, a alerté son représentant.
Un autre sujet d’indignation a été le brouillage des signaux GPS par le M23, qui compromet les efforts de la Monusco, l’acheminement de l’aide humanitaire et l’aviation civile. Les membres du Conseil ont dénoncé cet acte comme une potentielle violation du droit international et un crime de guerre.
Plusieurs pays, dont le Danemark, la Chine, le Pakistan, et la Russie, ont insisté sur la nécessité de corridors humanitaires pour soulager les populations. Ils ont également plaidé pour une solution politique, affirmant qu’“il n’y a pas d’issue militaire à la guerre”.
Le processus de paix de Luanda a été au centre des discussions. Les USA ont appelé à mettre en œuvre un mécanisme de vérification pour s’assurer du respect du cessez-le-feu convenu entre la RDC et le Rwanda.
Malgré les divergences géopolitiques, le consensus au sein du Conseil est clair : une action rapide et coordonnée est indispensable pour éviter une catastrophe humanitaire dans l’Est de la RDC.