Kinshasa, 16 février 2025- Les tensions montent dans l’Est de la RDC après l’ultimatum lancé par le chef de l’armée ougandaise, Muhoozi Kainerugaba. Proche du président rwandais Paul Kagame, le fils du président Yoweri Museveni a donné 24 heures aux forces présentes à Bunia, dans le nord-est de la RDC, pour déposer les armes. “Si elles ne le font pas, nous les considérerons comme des ennemis et nous les attaquerons”, a-t-il menacé.
Cette déclaration a provoqué une vague d’indignation sur la scène internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné cette prise de position, appelant à ne pas céder aux intimidations et à respecter l’intégrité territoriale de la RDC. “Nous ne demandons à personne de se rendre. Ce que nous demandons, c’est un cessez-le-feu et un effort politique et diplomatique pour garantir que la guerre prenne fin”, a-t-il déclaré samedi lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba.
Muhoozi Kainerugaba, qui a récemment renforcé la présence militaire ougandaise en RDC avec plus de 1 000 soldats supplémentaires, ne cache pas son soutien aux interventions du Rwanda sur le sol congolais. Il a affirmé que toute menace contre Paul Kagame serait considérée comme une menace directe contre l’Ouganda et contre lui-même. Une rhétorique belliqueuse qui inquiète la communauté internationale, alors que les combats s’intensifient et que la situation humanitaire se dégrade.
Face à ces tensions grandissantes, l’ONU plaide pour une solution diplomatique. Antonio Guterres a rappelé que le récent sommet conjoint entre la SADC et l’EAC a offert une opportunité pour ramener la paix en appelant à un cessez-le-feu immédiat. “C’est l’heure de la diplomatie et du dialogue”, a-t-il insisté, mettant en garde contre le risque d’une guerre régionale si la situation continue d’empirer.
Pour les Nations unies, la souveraineté de la RDC doit être respectée, et toute ingérence extérieure ne fera qu’aggraver la crise. “L’enjeu est trop important. Le peuple congolais et les peuples de la région méritent la paix”, a affirmé Antonio Guterres, soulignant que l’ONU continuera à œuvrer aux côtés de l’Union africaine pour promouvoir la stabilité et les droits humains dans la région.
Alors que le spectre d’un conflit régional plane sur l’Afrique centrale, la communauté internationale est désormais face à un dilemme : laisser les tensions dégénérer en une guerre ouverte ou imposer une pression diplomatique plus forte pour éviter une catastrophe humanitaire et sécuritaire.