Kinshasa, 16 mars 2025- La ville de Bukavu, sous occupation du groupe armé M23 depuis un mois, vit dans un climat de peur et de violence extrême. Des organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme face aux nombreuses exactions commises contre les civils. Exécutions sommaires, pillages, viols et disparitions forcées rythment le quotidien des habitants, pris au piège d’une répression brutale.
Samedi 13 mars, quatre personnes, dont deux policiers, ont été froidement exécutées en pleine journée. Selon plusieurs témoins, ces assassinats seraient liés au refus des victimes de se plier aux recrutements forcés imposés par les rebelles. Deux civils ont été abattus publiquement, l’un à Kadutu et l’autre à Walungu, tandis que deux policiers ont été tués par balles à Cimpunda et au camp Jules Moke de Bagira. Des scènes de terreur qui ont profondément choqué la population locale.
Face à ces atrocités, les organisations de défense des droits humains dénoncent des violations massives du droit international humanitaire. “Ces actes constituent des crimes graves qui ne doivent pas rester impunis”, s’indignent les forces vives de Bukavu. Depuis le début de l’occupation le 15 février, plus de soixante cas de violations graves ont été documentés, un chiffre qui ne cesse de croître.
Les témoignages accablants font état d’exactions généralisées : pillages des commerces et des habitations, violences sexuelles systématiques contre les femmes et arrestations arbitraires. Le pire a été révélé dans un communiqué des organisations locales, évoquant la découverte de charniers le long de la rivière Ruzizi, marquant la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Alors que la communauté internationale tarde à réagir, les populations du Sud-Kivu vivent dans l’angoisse d’une escalade encore plus violente. Les appels à une intervention urgente se multiplient, mais pour l’instant, Bukavu reste livrée aux mains des rebelles, sous le regard impuissant des autorités congolaises et des organisations internationales.