Kinshasa, 18 avril 2025- Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, monte au créneau pour défendre le respect des procédures parlementaires dans l’affaire visant l’ex-Premier ministre Matata Ponyo. Lors de la plénière du jeudi, le speaker de la Chambre basse a fermement dénoncé la démarche du procureur général près la Cour constitutionnelle, qui a convoqué le député sans avoir préalablement sollicité la levée de son immunité parlementaire.
Dans une déclaration musclée, Kamerhe a rappelé à ses collègues l’importance de respecter la procédure prévue par la Constitution. Selon lui, aucun député ne peut être traduit devant la justice sans que la plénière ne donne son accord. Il a pris pour exemple le cas de Nicolas Kazadi, où une demande formelle avait été introduite et soumise à l’Assemblée, qui avait ensuite autorisé l’instruction judiciaire. “Pourquoi la Cour constitutionnelle ne suit-elle pas cette même voie ?” s’est-il interrogé.
L’ancien chef du gouvernement Matata Ponyo est poursuivi pour détournement présumé de fonds publics liés au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, ainsi qu’à l’indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés. Des accusations lourdes, mais qui, selon Kamerhe, ne justifient en rien un raccourci procédural.
Vital Kamerhe a insisté sur la nécessité de respecter l’institution parlementaire, soulignant que le bureau de l’Assemblée n’avait reçu aucune correspondance officielle de la Cour constitutionnelle. “Qu’ils régularisent la situation et la plénière va apprécier”, a-t-il conclu, laissant entendre qu’aucune suite ne sera donnée à la procédure tant que la forme ne sera pas respectée.
Dans cette affaire sensible, Kamerhe ne défend pas seulement un collègue ; il se pose en garant des principes démocratiques et du fonctionnement harmonieux entre les institutions. Un rappel à l’ordre qui pourrait raviver le débat sur l’indépendance de la justice et les équilibres entre les pouvoirs en RDC.