Kinshasa, 16 juin 2025- Le couperet est tombé dimanche, tard dans la soirée. L’Assemblée nationale a levé l’immunité du ministre de la Justice, Constant Mutamba, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires dans l’affaire dite des 39 millions de dollars liés au chantier avorté d’une prison à Kisangani. Sur les 363 députés présents, une majorité écrasante de 322 voix s’est exprimée en faveur de la procédure, tandis que 29 ont voté contre et 12 se sont abstenus.
Le patron du ministère de la Justice est accusé d’avoir autorisé le décaissement anticipé de 19 millions USD dans un contrat conclu de gré à gré. Une entorse grave aux procédures légales, puisque le marché n’avait pas encore reçu l’approbation des autorités compétentes. Ce geste, jugé irrégulier par la Cour de cassation, place Constant Mutamba au centre d’un scandale financier de grande ampleur.
La pression monte désormais sur l’intéressé, qui doit tirer les conséquences politiques de cette décision parlementaire. Il est fortement attendu qu’il remette sa démission dans les plus brefs délais. À défaut, le président de la République ou le Premier ministre pourrait le démettre de ses fonctions, afin de préserver la crédibilité de l’exécutif.
Le garde des sceaux, longtemps perçu comme un jeune cadre prometteur au sein du gouvernement, se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins. L’ouverture d’une instruction judiciaire par la Cour de cassation pourrait sceller son avenir politique, à moins qu’il ne parvienne à convaincre de son innocence