Kinshasa, 09 Octobre 2023 – Selon le ministère de la Santé publique, au moins 20 millions de Congolais souffrent de troubles mentaux. Ces chiffres alarmants ont été révélés à l’approche de la journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque année le 10 octobre.
Cependant, le ministère de la santé souligne que la couverture sanitaire des personnes atteintes de troubles mentaux reste extrêmement faible, avec à peine 5% de prise en charge.
En effet, en raison du mépris, du manque de spécialistes qualifiés et de structures médicales adaptées, la maladie mentale est négligée dans le système de santé publique congolais. Il est difficile de se promener dans les rues du Congo sans croiser des personnes errantes, à moitié dénudées, fouillant les poubelles à la recherche de nourriture, le tout dans l’indifférence générale.
Ces citoyens, injustement qualifiés de fous, souffrent souvent de schizophrénie, l’un des troubles mentaux les plus courants qui entraîne des comportements déviants liés exclusivement à la maladie, selon le Dr Serge Munane, psychiatre congolais, cité par la radio Okapi.
De plus, le Dr Munane déplore le manque de soutien de l’État congolais dans le domaine de la santé mentale, les principaux acteurs financiers ou soutiens provenant principalement de bailleurs étrangers.
Selon lui, une autre urgence consiste à former davantage de professionnels spécialisés, car le nombre de psychiatres en RDC est encore très faible par rapport à la population. Il ajoute à cela une acceptation limitée de la maladie mentale au sein des communautés congolaises.
La situation de la santé mentale en République démocratique du Congo nécessite donc une attention urgente et des mesures concrètes pour améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux et lutter contre la stigmatisation qui les entoure.
Nicolas Kayembe