Kinshasa, 22 août 2025- Lors de l’audience du jeudi consacrée au dossier de Joseph Kabila, accusé de trahison et de collusion avec l’AFC, la partie civile a soutenu que l’ancien président n’était pas Congolais de naissance. Selon elle, il s’agirait d’un Rwandais adopté par Laurent-Désiré Kabila, et son identité véritable serait Hyppolite Kanambe. Dans ce contexte, ses avocats ont plaidé pour que l’infraction retenue soit requalifiée en espionnage.
Face à ces allégations, un proche collaborateur de l’ancien chef de l’État a réagi vivement. Sur X, Néhémie Mwilanya, ex-directeur de cabinet de Joseph Kabila, a dénoncé ce qu’il appelle une manipulation politique autour de l’identité de son ancien supérieur.
« Manipuler l’identité d’un ancien Chef d’État, fils d’un héros national, dont la mère biologique ainsi que les membres de la fratrie sont vivants, juste à des fins politiciennes, est un crime d’État. Ces plaies que l’on ouvre à cœur joie aujourd’hui seront difficiles à panser demain », a écrit Mwilanya.
Pour les avocats des parties civiles, la nationalité du prévenu constitue un élément central dans l’analyse des accusations. La trahison, expliquent-ils, ne peut être imputée qu’à un Congolais. Ainsi, ils soutiennent que si Joseph Kabila est étranger, son cas relève plutôt de l’espionnage contre la République démocratique du Congo.
Dans leurs conclusions, les parties civiles représentées par la RDC ainsi que les provinces du Nord et du Sud-Kivu – ont réclamé des dommages-intérêts estimés à 21 781 787 261 USD. Elles justifient ce montant par les pertes matérielles, financières et humaines causées, selon elles, par l’appui présumé de Kabila à l’armée rwandaise et aux rebelles du M23.
De son côté, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a dénoncé ce procès, y voyant une « mise en scène ». Son secrétaire permanent, Ramazani Shadary, estime qu’il s’agit d’« écarter un acteur politique majeur de l’opposition congolaise », alors qu’il aurait fallu privilégier des efforts en faveur de la paix et de la cohésion nationale. Le procès, quant à lui, se poursuit devant la Haute Cour militaire, en l’absence de l’ancien président dont le défaut a été acté.
