Kinshasa, 20 septembre 2025- La recrudescence des naufrages en République démocratique du Congo a poussé le président Félix Tshisekedi à réagir fermement. Au cours du Conseil des ministres du vendredi 19 septembre, il a exigé un renforcement immédiat des mesures de sécurité et de prévention sur l’ensemble des voies navigables du pays.
Parmi les drames récents, celui survenu les 10 et 11 septembre au confluent des rivières Nsolo et Maringa, dans le territoire de Basankusu (Équateur), a particulièrement marqué les esprits. Ce naufrage a coûté la vie à de nombreux Congolais, dont une majorité d’élèves, plongeant les familles dans le deuil.
La nuit du 10 septembre, une pirogue motorisée appelée Bokenda, quittant le secteur de Waka pour Basankusu-centre, a chaviré. Plus d’une centaine de passagers se trouvaient à bord, essentiellement des élèves. Seules huit personnes ont pu être sauvées par des riverains. Les premières informations évoquent une surcharge et une navigation nocturne, pourtant strictement interdite.
D’après l’Agence congolaise de presse (ACP), l’embarcation transportait 129 personnes. Le bilan provisoire fait état de 10 morts (dont sept femmes), 25 disparus et 96 rescapés. Presque au même moment, un autre naufrage a été signalé sur le fleuve Congo, dans le territoire de Lukolela, accentuant le sentiment d’insécurité sur les eaux.
Face à cette situation, le chef de l’État a présenté ses condoléances aux familles touchées. Il a demandé des enquêtes rigoureuses pour déterminer les responsabilités, rappelant que « chaque acteur – État, autorités locales, opérateurs privés et communautés – porte une part de responsabilité dans la prévention des risques ». Le président a également instruit le vice-premier ministre chargé des Transports de dresser rapidement un état des lieux complet de la navigation fluviale et lacustre.
Des mesures précises ont été annoncées, notamment la fermeture des embarcadères clandestins, la traçabilité des bateaux, l’application stricte de l’interdiction de naviguer la nuit, le respect des normes de sécurité et les campagnes de sensibilisation. Le président a aussi insisté sur la nécessité d’acquérir des bateaux modernes et de renforcer les capacités de la Congolaise des coies maritimes (CVM) ainsi que de la Régie des voies fluviales (RVF).
Enfin, les ministres en charge des Affaires sociales ont été chargés de prendre en charge les victimes et de collaborer avec les partenaires éventuels. Ils devront, lors du prochain Conseil des ministres, rendre compte de l’évolution des mesures mises en place. Pour Félix Tshisekedi, ces réformes doivent être appliquées sans délai afin de mettre un terme à l’hécatombe qui endeuille régulièrement les eaux congolaises.
