Kinshasa, 11 octobre 2025- Une nouvelle phase s’ouvre dans la concrétisation de l’accord de Washington conclu entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. Dans la continuité de la troisième réunion du comité conjoint de surveillance, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont lancé un appel à toutes les factions des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour qu’elles déposent leurs armes et se rendent aux autorités congolaises ou à la Monusco, en vue de leur rapatriement vers le Rwanda.
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 10 octobre 2025, les FARDC exhortent également les populations locales à se détacher des rebelles rwandais et à les encourager à se rendre sans condition. « Les Forces armées de la République Démocratique du Congo demandent en outre aux populations en contact avec les FDLR de se désolidariser de ces rebelles rwandais et de les sensibiliser pour se rendre sans condition aux autorités de la RDC et/ou à la Monusco. En cas de résistance et de refus d’obtempérer, les FARDC […] procéderont au désarmement par contrainte ou par usage de la force », prévient le texte officiel.
En parallèle, le commandement militaire congolais rappelle à ses troupes qu’aucune forme de collaboration avec les FDLR ne sera tolérée. Les FARDC insistent sur le respect absolu de cette consigne, avertissant que toute infraction entraînera des sanctions exemplaires. Elles appellent par ailleurs les combattants FDLR à coopérer pacifiquement afin de contribuer à la réussite du processus de paix en cours.
L’ordre opérationnel (OPORD) adopté entre Kinshasa et Kigali s’inscrit dans la mise en œuvre progressive du Concept d’opérations (CONOPS). Selon le département d’État américain, cette approche par étapes vise à neutraliser les FDLR et leurs groupes affiliés, tout en permettant un désengagement progressif des forces rwandaises et la levée des mesures défensives.
« Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leurs engagements envers l’objectif final souhaité tel que défini dans le CONOPS, qui inclut : l’éradication de la menace des FDLR en RDC, la levée des mesures défensives du Rwanda, le rétablissement de l’autorité de la RDC et la restauration de la confiance entre la RDC et le Rwanda », souligne le communiqué américain.
Réunis récemment à Washington, les membres du comité conjoint ont insisté sur la nécessité de traduire les engagements pris en actions concrètes. Ils ont également convenu d’éviter tout discours ou comportement hostile susceptible d’entraver l’application de l’accord de paix. Le département d’État a précisé que la prochaine session du comité se tiendra après la réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS), prévue les 21 et 22 octobre.
À la suite de la perte de Goma et Bukavu et de l’échec du processus de Luanda, l’accord de Washington et le processus de Doha apparaissent désormais comme deux leviers diplomatiques essentiels. Ces initiatives parallèles visent à instaurer durablement la paix dans l’Est de la RDC, où les tensions impliquant le Rwanda et les groupes armés, notamment le M23, continuent d’alimenter l’instabilité régionale.
